SENEGAL, année scolaire 2018/2019 entre questions et incertitudes
Septembre, bientôt le début d’une nouvelle année scolaire. Les inquiétudes ne vont pas principalement vers les modalités d’inscriptions ou d’achat de fournitures scolaires ou encore de nouveaux habits pour la rentrée. Ce qui en temps normal se devait d’être. Mais, elles vont dans le sens de l’Etat et des syndicats de l’éducation qui grâce à l’intervention in extremis de haut dignitaire du pays ont évité une seconde année blanche lors de la précédente année scolaire. En effet, après un long moment de bras de fer de presque quatre mois, les deux parties étaient finalement parvenues à trouver un terrain d’entente : « La satisfaction de la principale revendication des enseignants qui concernait l’indemnité de logement qui, « passera de 60 000 à 100 000 Francs CFA d’ici l’année 2020. » Mais aussi un réaménagement du calendrier pour « rattraper le retard pris dans les programmes scolaires ainsi que le réaménagement du calendrier des examens de fin d’année.
Cependant force est de constater que le milieu scolaire est devenu plus qu’inquiétant :Une université souvent théâtre d’une vendetta entre forces de l’ordre et étudiants, un manque criard d’infrastructures, la qualité et le niveau de l’enseignement pointé du doigt ainsi que celui des élèves et étudiants, la dette de l’Etat aux écoles privées mais, surtout un jeu de chaise musicale entre l’Etat et les syndicats d’enseignants qui a fini par plomber le système éducatif sénégalais. Un système qui, ces dernières années est comme pris au piège entre syndicats d’enseignants et gouvernement. La cause ; des enseignants déterminés à obtenir gain de cause auprès d’un Etat qui disent-ils ne tient pas ses engagements. « Une augmentation des indemnités de logements, l’augmentation substantielle des indemnités de corrections, le paiement des rappels d’alignement de mise en solde, de l’alignement indiciaire des enseignants, la dématérialisation des actes administratifs ou encore de reclassement, ou d’actes de radiation…… ». Des exigences auxquelles le gouvernement du premier ministre Mouhamed Boun Abdallah Dione se devait de répondre et satisfaire aux risques « de paralyser le système et pire encore mener à une seconde année blanche ». Car disait Abdou Faty le secrétaire général du S.E.L.S/A « Nous avons affaire à un gouvernement irresponsable qui n’est préoccupé que par la politique, et qui est passé maître dans l’art de l’injustice sociale ». Toutes ces revendications à satisfaire ont été faites au préalable de l’Année scolaire 2017/2018 dans le but « d’apporter un souffle nouveau et d’apaiser le climat tendu entre enseignants et le ministère de tutelle. » Trouvant que ces revendications n’ont pas été satisfaites les enseignants ont mis en exécution leur menace et de son côté, le gouvernement par le biais du secrétaire général du département de l’éducation s’était exprimé sur la question de ces grèves ayant entrainé un important manquement sur le quantum horaire. « Nous avons commencé à faire le pointage des jours de grève depuis trois mois, afin de définir qui sont les professeurs qui partent en grève». Et même le Président de la République Macky Sall s’y était mis menaçant les enseignants grévistes. Il disait dans un communiqué qu’ « en conséquence, ceux qui vont continuer la grève verront des ponctions sur leurs salaires certainement. » Pour ensuite lancer un dernier appel aux enseignants pour une reprise immédiate des cours. Car le mouvement social « risquait de mettre en péril l’année scolaire mais aussi l’avenir des élèves et du système éducatif du pays »
Mais l’éducation va- t- elle enfin connaitre une année paisible sans grève ni débrayage ? L’année scolaire 2018/2019 approche et comme les années précédentes ; ce fut d’abord une période d’apaisement pour l’éducation pour ensuite empirer et conduire à de longues périodes de grèves et de débrayages et enfin finir à la table des négociations. Et les apprenants, se retrouvent malgré eux avec un quantum horaire largement déficient et un programme inachevé.
