L’appel des ambassadeurs de France et d’Allemagne à ouvrir le marché chinois

A quelques jours de l’ouverture de la première foire internationale des importations en Chine, les ambassadeurs de France et d’Allemagne ont jeté un pavé ce jeudi 1er novembre dans la presse chinoise. Chose rare, les diplomates ont publié un communiqué commun appelant à une véritable ouverture du marché chinois.

 

Cela fait déjà plusieurs semaines que le refrain circule au sein des chancelleries européennes à Pékin : « Un véritable partenariat exige du respect et des engagements en matière d’accès au marché chinois », rappellent les ambassadeurs allemands et français dans cette tribune en anglais reprise sur le site du quotidien économique Caixin. Au-delà des beaux discours sur l’ouverture, il faut des preuves d’ouverture. « Les entreprises européennes devraient bénéficier des mêmes opportunités en Chine que les industries chinoises en Europe », écrivent Jean-Maurice Ripert et Clemens von Götze.

Mettre un terme au désavantage concurrentiel

Les diplomates égrainent ensuite une liste de propositions permettant d’y parvenir : suivre la procédure sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires pour les produits agricoles telle que définit par l’OMC ; remplacer les règlements de co-entreprises limitant la propriété étrangère ; veiller à ce que la législation sur la cybersécurité soit mise en œuvre conformément au principe de proportionnalité et ne crée pas d’obstacles à l’accès au marché ni de pratiques discriminatoires ; protéger davantage le droit de la propriété intellectuelle ; mettre un terme aux désavantages concurrentiels pour les entreprises privées par rapport aux entreprises d’Etat, etc.

Ce texte, composé à deux mains dans un style incisif qui ne prend pas de détour, aurait probablement eu plus d’impact à 28. Mais si la représentation européenne est compétente pour négocier en matière de promotion du commerce, elle ne peut promouvoir le commerce national.

Une foire très politique

Un texte très opportun puisque la première grande foire des importations ouvre ses portes à Shanghai lundi prochain. L’évènement, qui sera inauguré par le président chinois Xi Jinping, est destiné à rassurer les investisseurs étrangers, il est aussi très politique en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis.

La France, qui envoie 70 entreprises à la foire et son ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, espère obtenir le retour du bœuf français sous les baguettes chinoises d’ici à la fin du mois. Le secrétaire d’Etat parlementaire du ministère allemand des Affaires économiques et de l’Energie sera lui accompagné de 150 entreprises. « Le gagnant-gagnant doit fonctionner dans les deux sens, confie un diplomate européen. Si Xi Jinping prononce pour la troisième fois à Shanghai, le discours du Forum de Boao et du Davos chinois, ça ne le fera pas ! »

Geste rare également ce jeudi, le président chinois a voulu rassuré les entrepreneurs privés chinois qui subissent le contrecoup du ralentissement économique. Le patron de la deuxième économie du monde leur a affirmé dans le cadre d’un symposium que le Parti communiste continuerait à « encourager » l’économie privée, selon l’agence de presse officielle Xinhua.

RFI

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