Une étude scientifique menée en Finlande a chiffré les bénéfices pour les patients d’un dépistage organisé du cancer colorectal. Celui-ci permettrait surtout de réduire le recours à des traitements lourds.
Comme pour de nombreux cancers, le dépistage du cancer du cancer colorectal permet de traiter cette maladie au plus tôt, avant qu’elle ne se soit propagée à d’autres organes.
Pour autant, le fait que le dépistage organisé du cancer colorectal induise une baisse de la mortalité est controversé. Selon une nouvelle étude menée en Finlande par l’université d’Helsinki, le dépistage organisé du cancer colorectal aurait tout de même un bénéfice majeur : celui d’épargner aux patients atteints des traitements lourds, comme une chirurgie ou une chimiothérapie.
Les chercheurs ont ici mené leur étude à partir d’un échantillon d’un peu plus de 300 000 personnes de 60 à 69 ans, tirées au sort fin 2011 (en Finlande, le dépistage organisé a été mis en place en 2004, mais interrompu en 2016). La moitié des participants ont été invités à un dépistage, l’autre moitié n’y a pas participé (groupe témoin). Le dépistage a été effectué via une recherche de sang dans les selles, puis confirmé ou non par coloscopie. En tout, 1 400 patients ont contracté un cancer colorectal.
Les résultats ont indiqué que, chez les patients du groupe de dépistage, l’ablation chirurgicale de la totalité de la tumeur avait eu un meilleur taux de réussite que chez les patients du groupe témoin. Les patients dépistés étaient également moins susceptibles d’avoir besoin d’une chimiothérapie ou de subir une intervention chirurgicale d’urgence.
“Le groupe témoin avait 50% de chirurgies d’urgence en plus, 40% d’ablation incomplète de tumeur et 20% de traitements de chimiothérapie de plus que les patients du groupe de dépistage”, a détaillé Ville Sallinen, chirurgien gastro-intestinal et coauteur de cette étude.
Notons que ces avantages du dépistage du cancer colorectal semblaient plus importants chez les hommes que chez les femmes, et plus marqués pour les tumeurs présentes à gauche qu’à droite, car le sang serait plus “dilué” dans les selles de ce côté-là.
“La force de cette étude finlandaise réside dans le fait qu’elle a tiré au sort un nombre considérable de patients du système de santé public, ce qui nous a permis d’évaluer objectivement les avantages du dépistage. Des études similaires ne sont disponibles nulle part ailleurs”, a souligné le professeur Nea Malila, directeur du registre finlandais du cancer.
Rappelons qu’en France, le dépistage du cancer colorectal est gratuit pour les personnes de 50 à 74 ans à raison d’un test tous les deux ans. Pratique et performant, ce test peut s’effectuer à domicile, après une consultation auprès de son médecin traitant.
Santé Magazine