Un choc de champions du monde: les Bleus affrontent mardi (20h45) au Stade de France des Allemands en grande souffrance, l’occasion de « réaffirmer » leur statut face à leurs prédécesseurs et d’enfoncer le clou en Ligue des Nations, cinq jours après leur raté contre l’Islande (2-2).
Didier Deschamps devrait aligner quasiment tous les finalistes du Mondial, à l’exception du défenseur central Samuel Umtiti (blessé à un genou). L’intérim sera très certainement assuré par le Parisien Presnel Kimpembe, malgré sa prestation très décevante jeudi contre les Islandais, en amical à Guingamp.
L’enjeu pour les Bleus ? Prendre de l’avance en tête du groupe 1 avant le déplacement à Rotterdam mi-novembre pour défier les Pays-Bas, leur dauphin au classement et donc principal adversaire dans la course à la phase finale de Ligue des Nations prévue en juin.
Mardi, ils rencontreront une équipe d’Allemagne au plus mal. Les hommes de Joachim Löw, sèchement battus par les Néerlandais (3-0) le week-end dernier, n’ont pas digéré leur piteuse élimination au premier tour du Mondial, quatre ans après leur sacre au Brésil.
– « Jouer de manière audacieuse » –
« Nous voulons jouer de manière audacieuse contre les champions du monde », car de toute façon « on n’a rien à perdre », a dit lundi le sélectionneur de la Mannschaft, promettant des changements tactiques et de joueurs mardi.
Le tacticien allemand, dans la tourmente après une cinquième défaite cette année, sera privé de son roc défensif Jerome Boateng, blessé à un mollet lors de la débâcle d’Amsterdam.
A l’aller, pour leur premier match en tant que champions du monde, les Français n’ont pas réussi à s’imposer à Munich (0-0). Ils auraient même pu connaître leur première défaite depuis mars 2018 sans une prestation majuscule d’Alphonse Areola, titulaire en l’absence des deux gardiens habituels Hugo Lloris et Steve Mandanda.
« On n’avait pas eu beaucoup de vacances, on n’était pas au top physiquement. Là, on est tous au top, on est revenus à notre meilleur niveau (et on jouera) devant notre public, avec le soutien de tous les Français », a assuré dimanche Lucas Hernandez, le défenseur français de l’Atlético Madrid.
La dernière rencontre des Bleus en Ligue des Nations s’est soldée par une courte victoire à domicile contre les Pays-Bas (2-1) sur un dernier but d’Olivier Giroud, devenu à cette occasion le quatrième meilleur buteur de l’équipe de France (32 buts) devant Zinédine Zidane (31 buts).
– Un classique « jamais simple » –
Pour battre les Allemands, même diminués, il faudra en tout cas rendre une copie plus sérieuse que face à l’Islande, où les entrées de Kylian Mbappé et du petit nouveau Tanguy Ndombélé ont permis d’arracher un match nul in extremis.
Didier Deschamps, 50 ans ce lundi, se méfie en tout cas de l’équipe d’Allemagne, bête blessée qui voudra réagir.
« Je ne m’attends pas à une équipe d’Allemagne demain démobilisée, bien au contraire », a déclaré le sélectionneur lundi, jour de son 50e anniversaire, rappelant par ailleurs qu’un France-Allemagne, classique du football européen, « n’est jamais simple » à disputer.
Ce choc sera « une occasion de réaffirmer notre statut de champion du monde », a souligné N’Golo Kanté, l’infatigable milieu des Bleus resté sur le banc des remplaçants la semaine passée en Bretagne.
Car Deschamps, champion du monde 1998 en tant que joueur, a eu beau répéter qu’il ne fallait « pas s’endormir » après le sacre de Moscou, le message n’a peut-être pas été assimilé par tous.
« C’est dur quand vous touchez le septième ciel » de rester tout en haut, « mais quand on est professionnel on se doit de se remettre en question pour chaque représentation », témoigne auprès de l’AFP Alain Boghossian, champion du monde il y a 20 ans. « Vous êtes devenu l’équipe à battre, il faut savoir élever son niveau et conserver un taux d’exigence énorme », ajoute-t-il.
Au-delà de l’enjeu sportif, ce France-Allemagne au Stade de France mardi réveillera le douloureux souvenir du 13 novembre 2015, quand la vague d’attentats terroristes avait frappé Paris et Saint-Denis, faisant un total de 130 morts, dont un aux abords du stade