Zimbabwe : le ministre de la Santé arrêté dans un scandale de matériel anti-Covid

Le ministre zimbabwéen de la Santé Obadiah Moyo a été arrêté dans une affaire de corruption liée à la fourniture de matériel dans la lutte contre la maladie Covid-19, a-t-on appris vendredi auprès de la commission anticorruption.

“Je peux confirmer que le ministre de la Santé et du Bien-être de l’enfance a été arrêté”, a déclaré le porte-parole de la commission anticorruption, John Makamure.

Le ministre “est actuellement détenu dans le commissariat de Rhodesville” situé dans la capitale Harare, a-t-il ajouté, précisant que son arrestation était liée “à l’acquisition de matériel contre la Covid-19”.

Obadiah Moyo “pourrait comparaître” samedi devant un tribunal, a-t-il également dit.

Jeudi, le principal parti d’opposition au Zimbabwe, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), avait accusé de corruption le gouvernement qui avait chargé une entreprise médicale créée il y a seulement deux mois de lui fournir du matériel dans la lutte contre le Covid-19.

L’entreprise Drax Consult SAGL a décroché un contrat d’une valeur de 20 millions de dollars pour fournir notamment des tests Covid et des équipements de protection au Zimbabwe.

En mars, les autorités hongroises, où est enregistrée l’entreprise, s‘étaient inquiétées du versement suspect de 2 millions de dollars sur le compte de la société.

Le gouvernement zimbabwéen n’a pas pour l’heure fait de commentaire sur cette affaire. Sur les réseaux sociaux au Zimbabwe, certains internautes persistent et demandent le départ de M. Moyo après cette arrestation à travers le Hashtag #ObadiahMoyoMustGo. Cependant, pour le MDC, il est prématuré de célébrer pour le moment l’arrestation de #ObadiahMoyo. “La question est d’une grande importance pour l’intérêt national car la corruption est en train de nous tuer. Nous demandons un procès/une enquête télévisée approfondie”, peut-on lire sur le compte Twitter du parti.

A ce jour, le pays a enregistré 479 cas de contamination par le nouveau coronavirus, dont quatre décès. Mais ce chiffre pourrait être sous-estimé compte tenu du faible nombre de tests disponibles au Zimbabwe, plongé depuis le début des années 2000 dans une grave crise économique qui a ruiné l’Etat, dont son service public de santé.

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