Le mouvement Y en a marre était né d’un contexte où le slogan exprimait la pensée de la majorité des Sénégalais et leur ras le bol, face aux dérives et dérapages d’un chef et de son groupe. Le Sénégal était à la croisée des chemins du laisser-faire, du ne rien dire, de l’expectative et de la révolte.
‘’Y en a marre’’ a imprimé une direction salutaire et le convoi M23 s’est formé dans le tumulte, pour donner les résultats que l’on sait. Maintenant, les contextes et les réponses ont changé. Aucun Président du Sénégal, n’osera plus ouvertement se moquer des Sénégalais en tripatouillant des constitutions ou essayer d’arnaquer le peuple. Donc, Y en a marre, aussi, doit muer, se transformer en une armée de développement au lieu de se figer dans son y en- a- marrisme improductif et à la longue, lassant.
Des mouvements de libération armées se sont transformés en partis politiques pour s’adapter, alors Y en a marre et le M23 doivent se réinventer et proposer autre chose aux Sénégalais, sous peine de disparaître avec corps et biens dans l’océan de difficultés des Sénégalais. Un peuple ne vit pas de luttes politiques, uniquement, ce sont les projets économiques qui font vivre les projets politiques et cela, les Sénégalais le savent, consciemment ou inconsciemment, ils se tournent vers les défis économiques et essaient de les relever.
Cas du secteur »informalisé » productif et dynamique que sont l’Agriculture, l’Artisanat et les services. Le champ de bataille actuel est la bataille économique et sociale. Obliger nos dirigeants à travailler et à nous faire travailler, s’en prendre à leurs projets personnels (projets à connotation électorale), qu’ils veulent faire passer par l’Etat, des politiques de développement mal définies. Dans ce pays, tout le monde a une raison d’en avoir marre, je suppose que , c’est la chose la mieux partagée au Sénégal.
Maintenant, puisque tout le monde en a marre, trouvons des solutions concrètes de sortir de ce y en a – marrisme. La preuve, ‘’y en a marre’’ a fait partir Wade, mais ne semble pas avoir trouvé mieux. Donc, la lutte ne doit plus être de dénoncer et de faire partir, mais, de poser des actes revendicatifs autour d’un projet de société. ‘’Y EN A MARRE ‘ a t- il un projet de société ? A t – il un projet économique alternatif à celui du pouvoir en place ? Ou, ne nous propose t – il juste que de combattre et bouter ce régime hors du pouvoir, et laisser d’autres politiciens s’emparer de la carcasse et recommencer ? Donner un contenu au combat.
Ça doit être la nouvelle mission, pas les postures faciles, mais pleines d’opportunités de »y en a marre » que sont la canalisation du mécontentement et leur expression par les manifs. C’est bon de manifester, mais, c’est mieux de poser et exiger les profils de développement et de dirigeants sur qui, on ne fera aucune concession. La preuve ! A la manif d’hier, y étaient ceux que l’on combattait hier.
Cela voudrait –il dire que ‘YEM’’ ne combat que des hommes, mais, pas le système qui les met en place ? Au rythme où vont les choses, ‘’YEM’’ travaillerait sans le savoir pour les mêmes politiciens qui ne se renouvellent qu’en changeant de bord, mais, jamais de mentalités. N’acceptons pas de répéter les mêmes erreurs d’hier qui ont reconduit aux mêmes combats d’aujourd hui. Ndao Badou Le Médiateur
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