Un « vaccin universelle » contre le cancer montre des résultats prometteurs

Des chercheurs allemands ont réussi à mettre au point une technique qui permettrait de stimuler le système immunitaire pour attaquer les tumeurs. Une sorte de « vaccin » qui pourrait cibler n’importe quelle forme de cancer et qui aurait déjà montré des résultats prometteurs. Plus de huit millions de personnes meurent de cancer chaque année à travers le monde. Bien que les traitements se soient perfectionnés au cours des dernières décennies, cette maladie reste très complexe à combattre. En particulier lorsqu’elle est détectée de façon tardive. C’est pourquoi de nombreuses recherches visent à trouver de nouvelles pistes pour traiter le cancer. Le 1er juin, des scientifiques allemands ont dévoilé une avancée prometteuse dans la revue Nature. Ils ont réussi à développer une méthode visant à stimuler le système immunitaire pour qu’il s’attaque à n’importe quelle forme de tumeur. Des fragments d’ARN issus des cellules cancéreuses Pour cela, la méthode utilise des nanoparticules contenant de petits fragments d’ARN, une forme de code génétique, issus des cellules cancéreuses. Ces nanoparticules légèrement modifiées vont être injectées chez le patient afin d’interagir avec des cellules immunitaires spécialisées, les cellules dendritiques contenues dans la rate, les ganglions lymphatiques et la moelle osseuse. Les cellules vont reconnaitre les fragments d’ARN comme des antigènes, des molécules détectées comme étrangères dans l’organisme. Cette interaction va alors mimer une réponse antivirale naturelle et déclencher l’attaque du système immunitaire contre les cellules affichant ces molécules, autrement dit contre les tumeurs. Le problème avec le cancer est que les cellules tumorales ne sont pas des intrus. Ce sont des cellules normales mutées génétiquement, le système immunitaire les reconnait donc en tant que telles et ne s’y attaquent pas. Le traitement mis au point par les chercheurs allemands permet ainsi de remobiliser le système immunitaire. Premiers résultats prometteurs L’avantage majeur du procédé est qu’il pourrait fonctionner avec n’importe quelle forme de cancer d’après ses concepteurs. « Ces vaccins sont rapides et efficaces à produire et virtuellement, n’importe quel antigène de tumeur peut être encodé par de l’ARN », a expliqué le Professeur Ugur Sahin, principal auteur de l’étude de l’Université Johannes Gutenberg. Des essais ont été menés sur des souris atteintes de différents cancers. Selon les scientifiques, l’injection du vaccin aurait déclenché une forte réponse immunitaire, permettant à l’organisme des souris de combattre les tumeurs agressives. Suite à ces résultats, un essai clinique de phase I a été lancé sur trois patients souffrant de mélanome. Tous auraient montré une réponse immunitaire importante même avec une faible dose. Le traitement aurait pas ailleurs été bien toléré par les patients, ne montrant aucun effet négatif majeur. « Notre étude introduit une nouvelle classe de vaccins anti-cancer extraordinairement efficaces et permettant une redirection du système immunitaire contre une vaste série d’antigènes tumoraux », a commenté le Dr Ugur Sagin, PDG de la société BioNTech qui participe aux recherches. Des recherches à poursuivre chez l’homme Ce n’est pas la première fois que des recherches utilisent l’immunothérapie, autrement dit le propre système immunitaire du patient, contre le cancer. Des études ont même abouti à des résultats positifs. Toutefois, il s’agissait le plus souvent de méthodes longues et couteuses à mettre en place. D’où l’innovation. Si ces résultats semblent prometteurs, les spécialistes restent néanmoins prudents. « Bien que cette recherche soit vraiment intéressante, on est encore loin de prouver les bénéfices pour les patients », a noté pour le Science Media Centre, Alan Melcher, spécialiste d’immunothérapie de l’Institut of Cancer Research de Londres. En effet, les résultats obtenus chez les souris ne se transposent pas toujours chez l’homme, loin de là. « Parce que le vaccin n’a été testé que sur trois patients, des essais cliniques plus importants sont nécessaires pour confirmer que cela fonctionne et que c’est sans danger, tandis que d’autres recherches détermineront si cela peut être utilisé pour traiter d’autres types de cancer », a conclu pour The Telegraph Aine McCarthy du Cancer Research UK.

Source:maxisciences.com

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