Un trafic de viande de cheval démantelé dans le sud de la France

Des commerçants en bestiaux rachetaient de vieux chevaux à leurs propriétaires, mais, au lieu de les garder en pension, ils les revendaient illégalement à des bouchers. Trois ont été mis en examen pour escroquerie.

Ils pensaient que leurs vieux chevaux allaient paisiblement passer leurs derniers jours dans un pré, avec herbe, abri et foin à volonté. Les bêtes ont, en réalité, terminé à l’abattoir… Trois personnes ont été mises en examen, principalement pour « escroquerie en bande organisée », hier en fin d’après-midi, par un juge d’instruction du pôle de santé publique du tribunal de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Les trois suspects — deux frères et le fils de l’un d’eux — sont soupçonnés d’avoir mis sur pied un vaste trafic de viande de cheval impropre à la consommation. Hier soir, les trois mis en examen ont été placés sous contrôle judiciaire avant de recouvrer la liberté.

 

Les gendarmes de la section de recherches (SR) de Montpellier (Hérault) ont remonté leur piste après le signalement, à la fin de l’année 2013, de « plusieurs anomalies » dans la traçabilité de chevaux conduits dans un abattoir de Narbonne (Aude). L’alerte avait été donnée par le vétérinaire des lieux. Rapidement, les militaires identifient « l’origine » des équidés, dont les documents d’identification présentaient des invraisemblances. Tous ont été pris en charge par une société spécialisée dans le commerce de bestiaux, Espace France Cheval, implantée à Saint-Lattier, dans l’Isère.

 

« Des vérifications ont été menées sur les documents suspects, confie une source proche de l’affaire. Des ratures et des traces d’étiquettes arrachées ont été relevées. Ces chevaux n’auraient jamais dû être conduits à l’abattoir. Plus grave encore : les carcasses de ces bêtes ont ensuite été vendues par cette même société à des bouchers chevalins, alors qu’elles n’auraient jamais dû se retrouver dans la chaîne alimentaire. » Mardi, les enquêteurs de la SR de Montpellier, accompagnés de plusieurs fonctionnaires de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) de la Direction générale de l’alimentation, ont déclenché un vaste coup de filet dans les départements de l’Isère, de la Drôme, des Pyrénées-Orientales, de la Sarthe et des Bouches-du-Rhône. Huit personnes ont été arrêtées, dont les principaux protagonistes ainsi qu’un vétérinaire.

 

« Il a été établi que plusieurs propriétaires de chevaux avaient été contactés, sur le site du Boncoin, sur lequel ils avaient mis en vente leurs bêtes, poursuit la même source. Ils ont ensuite reçu la visite des employés de cette société venus récupérer leurs chevaux. Ces derniers leur assuraient qu’ils allaient finir tranquillement leur vie en tenant compagnie à de vieilles juments ou de jeunes poulains… » Selon nos informations, près de 200 bêtes ainsi récupérées auraient fini à l’abattoir. «

 

Après l’abattoir de Narbonne, cette société s’est reportée vers celui de Perpignan, révèle un proche de l’affaire. Ses gérants se sont ensuite tournés vers deux autres abattoirs à Corbas (Rhône) et à Vendôme (LoiretCher). Ils récupéraient ou achetaient ces bêtes auprès de particuliers mais aussi de centres équestres et de marchands de chevaux. »

 

Sollicités, hier, les dirigeants de la société mise en cause n’ont pu être joints.

Source:leparisien

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