Rap Fighter Cup : des battles de rap en anime sous le crayon de Malec

La série d’animation « Rap Fighter Cup », diffusée sur YouTube et Studio 4, met des rappeurs dans la peau de personnages de mangas et dessins animés pour des battles de rap aussi bonnes à écouter qu’à regarder.

Rap et culture manga se côtoient depuis longtemps. Disiz s’inspire de l’univers d' »Akira », Damso cite « One Piece » dans ses textes, Maitre Gims dessine le manga « Devil’s Relics » édité chez Glénat et Orelsan invite le mangaka Keiichi Koike à réaliser le scénario de son clip « Paradis ».

Le dessinateur Malec, auteur de la BD « Le Monde à Malec » et spécialiste du turbomédia – une forme de BD numérique –, avait déjà coréalisé le clip « Gotham » de Booba, sorti en juin 2018. Avant il s’était aussi fait connaître sur YouTube avec ses « Rap Fighter » inspirés des traditionnels rap contenders. Alors c’est assez logiquement qu’on retrouve aujourd’hui son coup de crayon derrière la série « Rap Fighter Cup », produite par Bigger Than Fiction et Studio 4, la plateforme de France Télévisions dédiée aux nouvelles écritures.

« Écrire un rap pour un dessin animé »

« Je suis storyboarder depuis plus de 13 ans et j’ai passé une grande part de ma carrière au Japon. ‘Rap Fighter’ est la conjugaison de deux passions, la musique et le dessin animé », raconte Malec à France 24 Découvertes. Le principe ? Donner à des personnages parodiques largement inspirés de références de la pop culture la voix de vrais rappeurs, et les faire s’affronter dans des battles épiques.

Ainsi Faf La Rage devient Nidpool, en clin d’œil à Deadpool, Jarod donne de la voix à Vegegra, au lieu de Vegeta, Kohndo prend les traits de Longriff, version francisée de Wolverine, et Greg Frite se transforme en Mytoman, cousin éloigné de Cartman. Sans oublier Cyanure en El Barjo (Bart Simpson), Tiers Monde en Calighetto (Calimero), Nelick en OneTouchman (One Punch Man) et Youri en Mirty (Morty).

Si tous ont pu choisir un personnage en fonction de leurs affinités avec son univers, l’exercice n’était pas si facile. « Écrire un rap pour un dessin animé a été un défi pour beaucoup d’entre eux, car tout le texte est destiné à être mis en image, mais ils l’ont tous relevé avec bonne humeur », explique Malec. « L’autre grande difficulté a été d’interpréter un rôle et de jouer la comédie tout en rappant. »

Les mangas dans la culture populaire

Chaque jeudi depuis le 1er novembre, une nouvelle battle est mise en ligne sur YouTube : deux personnages s’opposent à coup de punchlines dans un univers visuel rempli de références aux jeux vidéo, mangas et dessins animés de notre époque. Et ce sont les internautes qui votent pour le gagnant de chaque duel en commentaire de la vidéo. Les demie-finales et la finale de ces battles en version anime sont prévues pour le 1er semestre 2019.

Mais pourquoi le rap et la culture manga entretiennent-ils des liens si forts ? Pour Malec, tout est une question de culture. « La France a toujours eu un lien particulier avec le Japon, nous faisons partie des plus gros consommateurs de manga », avance le dessinateur. « L’animation japonaise est à présent assimilée à notre propre culture populaire, avec toute une génération biberonnée au Club Dorothée, et il est naturel que le rap l’intègre. La liaison entre les deux est inévitable. Une bonne part des grands acteurs de la scène rap du moment sont des enfants nourris de cet univers et cela parle à leur public. »

Une battle IRL au Trianon

Et pour ceux qui préfèrent voir des battles de rappeurs en chair et en os, la deuxième édition de l’événement Red Bull Dernier Mot aura lieu le samedi 24 novembre au Trianon à Paris. Elle réunira une dizaine de MCs finalistes prêts à en découdre sur des improvisations incisives et rythmées, devant un jury notamment composé de Nemir, Mokless et Artik, des références en la matière.

« La jeune génération a soif de s’exprimer », nous expliquait l’année dernière Stéphane de Freitas, membre du jury de l’édition 2017 et fondateur du concours Éloquentia. « La force du rap, c’est que c’est avant tout une prise parole. Et cela répond à cette génération qui se lève. En fait, le rap est un bon thermomètre de ce qu’il se passe dans notre société, des mots et des maux de notre génération. »

France 24

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