Quelle place pour Bill Clinton si son épouse devient présidente des États-Unis ?

On imagine mal l’ancien président jouer les potiches si Hillary était élue. Mais comment va-t-il s’accommoder de cette situation inédite et aider son épouse sans la gêner ?

La question passionne les échotiers et préoccupe les proches conseillers de Hillary. Que va faire Bill Clinton si son épouse devient présidente des États-Unis ? L’imprévisible septuagénaire, on le sait, a une fâcheuse tendance à mettre sa femme dans l’embarras. « L’opposition de Barack Obama à la guerre en Irak est le plus grand conte de fées que j’aie jamais entendu », avait-il notamment lancé en 2008, jetant un froid durable entre son couple et les Obama.

En juin dernier, Bill Clinton a eu la mauvaise idée d’aller à la rencontre de Loretta Lynch, la ministre de la Justice, alors que leurs avions stationnaient en même temps sur le tarmac de l’aéroport de Phoenix. Au même moment, son ministère enquêtait sur l’utilisation, par Hillary, de son service de messagerie personnel quand elle était à la tête de la diplomatie américaine. Polémique assurée…

Même le discours de Bill lors de la convention démocrate de Philadelphie a été diversement perçu. Son portrait très intime de la candidate depuis leur rencontre lors d’un cours sur les droits civiques et politiques à la fac a paru un brin sexiste.

« Au printemps 1971, j’ai rencontré une fille. Après la classe, je l’ai suivie pour me présenter. J’étais si près d’elle que j’aurais pu toucher son dos, mais je ne pus le faire. Je savais que ce ne serait pas une tape de plus sur l’épaule [d’une fille], mais que commençait peut-être quelque chose que je ne pourrais pas arrêter. » Quand on connaît au surplus les multiples infidélités de Bill…

« Sur le pont » … mais tenu hors des affaires

Quelle place, donc, pour l’ancien président à la Maison Blanche ? Hillary a déjà annoncé que, si elle était élue, « tout le monde serait sur le pont » et qu’elle mettrait « Barack Obama et Bill Clinton au travail ». Ce dernier pourrait contribuer à créer des emplois et à revitaliser l’économie, « parce qu’il sait comment faire », dixit Hillary. Ne comptez en revanche pas sur lui pour s’occuper des réceptions et des ornementations florales à la Maison Blanche, tâche traditionnellement dévolue aux First Ladies.

Ce serait Chelsea, leur fille (36 ans), qui devrait s’y coller. On n’imagine pas non plus Bill se lancer dans des campagnes en faveur d’une alimentation équilibrée, comme Michelle Obama, même si cet ancien adepte de junk food est devenu végétarien.

Dans les faits, les conseillers de Hillary ont annoncé que Bill ne participerait pas régulièrement aux réunions du cabinet de la présidente et qu’il ne serait pas convié dans la Situation Room où se règlent les crises – c’est de cette pièce qu’Obama et Hillary avaient suivi le raid ayant abouti à la mort de Ben Laden. Il se pourrait même qu’il n’ait pas de bureau dans l’aile ouest de la Maison Blanche, qui abrite le bureau du président, pour ne pas faire de l’ombre à la première femme commander in chief du pays.

Un rôle à définir

À 70 ans, Clinton aime toujours autant être sous les feux des projecteurs. Curieux de tout, il passerait déjà une heure par jour à potasser des manuels d’économie en prévision du rôle que sa femme pourrait lui confier. Il adore aussi se rendre à l’étranger, où sa popularité bat souvent des records. Il a en revanche annoncé qu’il cesserait ses activités au sein de la Fondation Clinton, laquelle n’acceptera plus les dons de gouvernements étrangers comme l’Arabie saoudite ou le Koweït, qui comptaient parmi ses plus gros donateurs, afin d’éviter d’éventuels conflits d’intérêts.

Si Hillary est élue, Bill devra donc apprendre à rester à sa place. « Il fera tout ce qu’elle lui demandera et rien de plus, assure Erskine Bowles, chef de cabinet de Bill de 1997 à 1998. Ce sera parfois dur pour lui, mais c’est ainsi que cela doit se passer pour qu’elle réussisse par elle-même. »

Certains amis de Hillary suggèrent de confier à Bill une mission précise, comme la lutte contre le changement climatique ou la réduction de la pauvreté. Ou bien de le nommer envoyé spécial pour la paix au Moyen-Orient, ce qui serait logique eu égard aux efforts qu’il avait consentis en ce domaine lorsqu’il était président. Cela aurait aussi l’avantage de l’éloigner de temps de temps de la Maison Blanche. Après tout, une distance savamment entretenue est souvent le secret des couples qui durent…

Source:jeuneafrique

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