Nouveau bilan de 42 victimes dans les incendies qui ravagent le nord de l’Algérie

Au moins 42 personnes, dont 17 civils et 25 militaires, ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, ont indiqué mardi les autorités, évoquant des feux « d’origine criminelle » attisés par un épisode de canicule.

Les incendies, qui ont débuté lundi soir, ont tué 17 civils à Tizi-Ouzou et Sétif, selon un nouveau bilan annoncé par le Premier ministre, Aïmène Benabderahmane, dans la soirée.

Le président Abdelmadjid Tebboune a lui déploré sur Twitter la mort de 25 militaires qui tentaient d’éteindre les incendies, présentant ses condoléances aux familles des victimes .

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris la mort en martyrs de 25 militaires après qu’ils aient réussi à secourir plus d’une centaine de citoyens des flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi-Ouzou », a écrit le président.

Le ministère de la Défense nationale a précisé que 14 autres militaires souffraient de brûlures à différents degrés.

Leur intervention a « permis de sauver des flammes 110 citoyens: hommes, femmes et enfants », ajoute le ministère dans un communiqué.

 

Un appel à l’aide internationale

 

Des images impressionnantes des incendies circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages encerclés par la fumée tandis que les collines alentours rougeoient.

Près de Tizi-Ouzou, un homme blessé, bardé de bandages, marche dans une rue le crâne couvert de cendres, d’autres sont portés sur des brancards, a constaté un photographe de l’AFP.

Des appels circulent sur les réseaux sociaux comme Instagram pour fournir des bandages, du tulle gras ou encore de la crème pour les brûlures à des hôpitaux ou centres de crise à court de matériel.

D’autres appels ont été lancés sur les réseaux sociaux exhortant les autorités à solliciter une assistance internationale afin de venir à bout de ces incendies.

Dans un communiqué reçu par l’AFP, un groupe de « militants démocrates en Algérie et à l’étranger » a enjoint les autorités « de prendre toutes leurs responsabilités et d’appeler à une aide internationale, dans les meilleurs délais, afin d’éviter une catastrophe tant humaine qu’écologique ».

« Seule la voie aérienne usant de matériels lourds, tels que les Canadairs entre autres, est en mesure de circonscrire les feux et les incendies », plaident ces Algériens des deux rives de la Méditerranée.

De son côté, le Premier ministre a affirmé à la télévision qu’Alger est « à un stade avancé de discussions avec des partenaires européens pour louer des avions anti-incendie », sans citer les pays contactés.

Des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, a précisé Youcef Ould Mohamed, le conservateur local des forêts, cité par l’agence APS.

 

La piste criminelle privilégiée

 

Une cinquantaine d’incendies « d’origine criminelle » et attisés par un épisode de canicule ont débuté lundi soir dans le nord de l’Algérie, notamment en Kabylie, selon le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, qui s’est rendu accompagné d’une délégation ministérielle à Tizi-Ouzou, l’une des villes les plus peuplées de la région.

« Cinquante départs de feu en même temps, c’est impossible. Ces incendies sont d’origine criminelle », a affirmé M. Beldjoud.

Selon le Premier ministre, plus de 70 incendies ont éclaté dans 18 wilayas (préfectures) du nord du pays. La protection civile a elle fait état d’une centaine de feux dans 16 wilayas.

Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.

La radio publique algérienne a annoncé l’arrestation de trois « pyromanes » à Médéa (nord) où un incendie s’est aussi déclaré. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l’APS.

L’Algérie connaît un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau dans le pays. Les services météorologiques prévoient des températures allant jusqu’à 47 degrés.

Lors d’un Conseil des ministres tenu le 25 juillet, le président Tebboune a ordonné l’élaboration d’un projet de loi punissant sévèrement les auteurs d’incendies criminels de forêts, avec des peines allant jusqu’à 30 ans de prison ferme, voire la perpétuité si l’incendie a causé la mort d’individus.

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