Mali : que s’est-il réellement passé dans le village de Bounti ?

Dans son communiqué mercredi, Médecins Sans Frontière rapporte avoir pris en charge huit blessés graves suite à des bombardements sur les villages de Bounti et de Kikara. Un élément significatif sur une journée qui a vu la mort de plusieurs civils dans des circonstances encore floues.

Depuis dimanche, sur les réseaux sociaux, les messages prolifèrent sur les événements survenus dans le cercle de Douentza, à l’est du Mali. Près de trois jours, que l’opinion nationale attend, que le flou soit levé et les faits établis. Mais rien n’y fait, le silence observé par les autorités maliennes et par la force anti-djihadiste française Barkhane a laissé le champ libre à un flot de spéculations.

Plus d’une centaine de civils auraient été tués

Selon plusieurs sources, le village de Bounti aurait été le théâtre d’une bavure militaire sans précédent : une centaine de civils auraient perdu la vie après qu’un hélicoptère non identifié ait ouvert le feu sur les habitants.

L’armée française a affirmé mardi qu’une patrouille aérienne avait effectué une frappe sur un rassemblement de djihadistes à l’ouest d’Hombori, dans le secteur de Bounti. Mais, toujours selon le communiqué de l’Etat-Major, l’attaque avait été préparée par une opération de renseignement quelques jours plus tôt.

Des témoignages qui contredisent la version française

Plusieurs dizaines de djihadistes auraient ainsi été neutralisés mais cette version est contestée par les habitants du village. Selon plusieurs témoignages, l’armée française aurait tiré sur la foule rassemblée lors d’une cérémonie de mariage.

Jusqu’à ce jour, seule la force des Nations Unies, la Minusma, est sorti de son silence, déclarant qu’elle n’était « pas impliquée dans les événements survenus dans la zone de Bounti »Une enquête a même été initiée par la division des droits de l’Homme de la Mission des Nations Unies.

La région de Mopti, proche de la frontière avec le Burkina Faso est prise dans un tourbillon de violences depuis 2015. Plusieurs groupes armés se sont installés dans la région et les violences opposent fréquemment les communautés des Dogons et des Peuls.

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