L’EXPOSITION INAUGURALE DU MCN, UNE IMMERSION DANS LES ‘’CIVILISATIONS AFRICAINES’’

 L’exposition inaugurale du Musée des civilisations noires (MCN), ouverte jeudi au public, est une immersion dans les « civilisations africaines » et l’apport de l’Afrique à celles du reste du monde.
Elle est faite d’objets originaux, de documents et de textes écrits exposés aux premier et deuxième étages du MCN.
Le sabre d’El Hadji Oumar Tall, figure emblématique de la lutte anticoloniale au Sénégal, est l’objet qui a le plus attiré l’attention du public. Il fait partie des multiples objets et autres documents historiques qui ont piqué la curiosité des visiteurs, au deuxième étage du MCN, dans l’espace réservé aux religions abrahamiques.
Le sabre en fer, avec un poignet enroulé dans un morceau de cuir, est exposé dans une vitrine sans fiche de description historique, contrairement à l’étui en cuir contenant le Coran d’Ahmadou Tall (1836-1897), fils du vénéré guide. Ce livre saint a été pris lors de la chute de Ségou (dans l’actuel Mali), en 1890.
Le visiteur du musée découvre aussi des objets personnels des guides religieux tels que le célèbre bonnet carré de Serigne Babacar Sy et ses babouches, les chaussures d’El Hadji Oumar Tall, les questions du gouverneur général de Saint-Louis adressées à l’époque à Cheikh Ahmadou Bamba et écrites sur les ardoises de ses disciples.
Les visiteurs découvrent aussi des écritures et d’autres documents, des textes anciens originaux, qu’on n’a pas l’habitude de voir dans des musées.
L’exposition « Civilisations africaines : création continue de l’humanité » fait aussi une place à l’Eglise, en retraçant sa rencontre avec les civilisations et les religions du monde.
Elle rappelle la visite du pape Jean-Paul II au Sénégal, en février 1992, à l’aide d’images et d’un texte, montrant en même temps les diocèses et évêques du Sénégal, ainsi que l’abbaye de Keur Moussa, reconnu pour son savoir-faire dans la fabrication de la kora.
L’exposition inaugurale met à l’honneur les femmes emblématiques du monde noir et leur contribution à la production des savoirs. Elle montre les pagnes traditionnels de plusieurs pays africains, dont le Burkina Faso, la Guinée et le Sénégal.
Les masques provenant de tous les continents, dont l’Amérique, l’Asie et l’Afrique, se donnent à voir au MCN. ON peut citer le masque ‘’Kappa’’, petit démon aquatique venu d’Asie. Il en est ainsi des œuvres des lauréats de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar.
Au rez-de-chaussée, l’accent est mis sur les réalisations scientifiques et techniques africaines, à travers l’exposition sur la ‘’Métallurgie du fer’’ et l’installation d’un complément de panneaux concernant l’architecture, la médecine, les mathématiques et la céramique.
Les vestiges et la reconstitution des temples de Napata et le temple de ‘’Philae’’ en Haute-Egypte, ainsi que la pharmacopée, expérience multimillénaire, sont revisités. Selon l’égyptologue Cheikh Mbacké Diop, fils du savant Cheikh Anta Diop, ‘’l’idée est de donner une idée des réalisations technologiques et techniques en Afrique’’.
‘’Les musées traditionnels s’attachent plus à montrer l’art et l’artisanat africain, la particularité de cette exposition au MCN est de faire voir aussi les réalisations techniques scientifiques africaines pour élargir le champ’’, souligne M. Diop. L’objectif visé, dit-il, est de permettre à la jeunesse de ‘’prendre connaissance des réalisations faites sur le continent’’.

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