l’Etat d’urgence : Le Collectif pour la justice et contre les violences policières monte au créneau et dénonce

Sénégal : L’Etat d’urgence ne doit pas être un cache-violence policière

Le Collectif pour la justice et contre les violences policières et le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (FRAPP) sont pleinement engagés dans la lutte contre le coronavirus. A cet effet, le collectif et le FRAPP demandent aux citoyens de se conformer aux directives sanitaires et administratives afin de briser la chaine de transmission du covid19. Le collectif  et le FRAPP appellent leurs membres à la responsabilité et à participer activement à la sensibilisation et à la pédagogie par l’exemple.
Cependant, le Collectif et le FRAPP expriment toute leur inquiétude devant les graves et multiples violences inouïes qui ont émaillé le premier jour de l’application de l’Etat d’urgence et du couvre-feu. Ce sont des scènes de barbaries indignes de nos hommes et femmes en tenue qui ont déferlé au Sénégal dans la nuit du 24 au 25 mars 2020. Ce n’est pas ainsi que l’on réussira à mobiliser tous les citoyens contre le coronavirus. L’unité nationale recherchée vise à faire face au coronavirus et non à faire face aux citoyens en perpétrant sur eux  des violences gratuites.
Pour le Collectif pour la justice et contre les violences policières et le FRAPP, même si nous avons besoin d’hommes en uniforme pour nous rappeler à l’ordre, cela n’autorise pas à casser, matraquer gratuitement les contrevenants au couvre-feu. Il est temps que les agents de police, de la gendarmerie…aient des numéros sur leur uniforme pour les identifier. En attendant, le Collectif et le FRAPP attirent l’attention du ministre de l’intérieur pour que tous les policiers intervenant sur le terrain soient reconnaissables.
Le Collectif et le FRAPP interpellent le ministre de l’intérieur. Durant cette période d’exception qu’est l’Etat d’urgence il n’est pas acceptable que la justice soit l’exception et que la violence policière soit la règle. Le Collectif et le FRAPP ne souhaitent pas d’autres Abdoulaye Timera, Pape Sarr, Seck Ndiaye, Elimane Touré…Le Collectif et le FRAPP continuent à exiger que lumière et justice soient faites sur ces dossiers. Tant que les policiers, les gendarmes…pourront violenter ou assassiner impunément, cela sera interprété comme un permis de bastonner et de tuer du citoyen. Et donc, nous serons tous en sursis. Voilà notamment une des causes de la furie violente observée dans la nuit du 24 au 25 mars 2020. Le collectif et le FRAPP suggèrent au ministre de l’intérieur d’utiliser les forces de défense et de sécurité pour dissuader par leur présence l’irrespect du couvre-feu. Armés de mégaphone, les policiers peuvent sensibiliser les citoyens à rester chez eux durant les premiers jours du couvre-feu. Passé un délai, ils peuvent procéder à des interpellations et faire payer des amendes.
C’est pourquoi, le Collectif et le FRAPP appellent leurs membres et les citoyens à la vigilance pour documenter tous les actes de violences des Forces de défense et de sécurité durant cette période. A cet effet, les membres et citoyens peuvent appeler sur 77 664 12 38/ 76 269 35 21.
Le Collectif  et le FRAPP demandent à l’Etat de mettre les forces de l’ordre dans de bonnes conditions afin de les protéger du coronavirus. Mais également, de veiller à la santé des citoyens qui sont interpellés et gardés à vue dans les cellules de police, de gendarmerie…
Dans la même perspective, le Collectif et le FRAPP demandent à l’Etat d’accélérer le processus pour un statut du personnel pénitentiaire. Un statut revalorisant ce corps parmi les plus oubliés par l’Etat.
Le Collectif et le FRAPP expriment ses condoléances les plus attristées au frère et camarade Daouda Timera qui a perdu son épouse le 20 mars dernier. Rappelons-le, Daouda Timera est le frère de Abdoulaye Timera mort sur les allées du Centenaire renversée par une voiture de police du commissariat de la Médina qui roulait en sens inverse. Affaire pour laquelle nous attendons toujours que les responsabilités soient établies et que justice soit faite.
Dakar, le 25 mars 2020
LE CORONAVIRUS NE DOIT PAS PASSER. LES VIOLENCES POLICIERES AUSSI.
DES SOINS PAS DES MATRAQUES !

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