En Iran, Mahmoud Ahmadinejad écarté de l’élection présidentielle

La liste des candidats à l’élection présidentielle vient d’être rendue publique : la candidature de l’ex-président populiste n’a finalement pas été retenue.
Le 20 avril, le ministère iranien de l’Intérieur a proclamé la liste finale des six candidats validés pour la présidentielle du 19 mai. Le président sortant [le réformateur] Hassan Rohani peut briguer un deuxième mandat. Mais, à la surprise générale, la candidature de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), ainsi que celle de son ancien vice-président, Hamid Baghaie, ont été rejetées par le Conseil des Gardiens de la Constitution, chargé d’étudier le degré de religiosité et la foi des candidats en République islamique d’Iran. Totalement déconsidéré, l’ancien président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad s’était pourtant inscrit comme candidat à ces élections. Cela alors que le guide suprême, Ali Khamenei, lui avait “conseillé” de se tenir à l’écart de la course présidentielle pour “ne pas polariser la société”.

Un cauchemar tombé sur la politique iranienne

Cette candidature avait réveillé les pires cauchemars de la société iranienne. Ahmad Golami, le rédacteur en chef de Shargh, le quotidien réformateur de Téhéran, ne s’est pas privé pour rappeler les heures sombres de sa présidence :

Mahmoud Ahmadinejad est comme un cauchemar tombé sur la politique iranienne. Impossible pour les analystes, militants politiques et médias de l’ignorer. Peu importe si l’attention qu’il s’attire est marquée par le dégoût, Ahmadinejad en est ravi. L’important pour lui est d’être vu et de ne pas être oublié. Pour cet ancien président, il paraît difficile de se retirer de la vie politique et de devenir un citoyen ordinaire. Ahmadinejad est pourtant une réalité, une réalité politique qu’il faut combattre.”
Toutefois, une petite heure après sa disqualification à l’élection présidentielle, Mahmoud Ahmadinejad a réagi sur son compte Twitter en persan : “Face à ma disqualification par le Conseil des Gardiens, je tiens à dire que je respecte la loi et rien d’autre.” S’adressant à ses supporteurs, il a ajouté : “Ces jours-ci, le pays et le peuple ont surtout besoin de calme. Provoquer des tensions ne sert que nos ennemis. Soyons vigilants.”

Pour la présidentielle du 19 mai sont notamment en lice, outre le président Rohani, son premier vice-président, Es-Hagh Jahanguiri, le religieux conservateur Ebrahim Raissi (lire ci-contre). La campagne a débuté dès l’annonce des candidats validés, et elle durera jusqu’au 17 mai. Néanmoins, la vigilance des réformateurs reste entière. Pour Shargh, “qu’Ahmadinejad se présente ou non, il faut combattre toute personne qui représente ses idées, sans merci”.

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