Euro 2016 : il reste 24 heures pour débloquer la France

A la veille du coup d’envoi de l’Euro de football, la grogne sociale est plus virulente que jamais. Face à Martinez, Hollande et Valls ne trouvent toujours pas l’ouverture.

Le président de la République a beau siffler la fin de la grève, reprenant la célèbre formule du communiste Maurice Thorez, personne ne l’écoute. A 24 heures du coup d’envoi de l’Euro de football, la bombe sociale est loin d’être désamorcée. Des éboueurs aux cheminots, des opérateurs des centrales nucléaires aux ouvriers des raffineries, sans oublier les pilotes d’Air France, spécialistes du genre, aucun de ces contestataires ne désarme.

 

Sauf miracle, l’argument massue du tandem Hollande-Valls — surtout ne pas perturber le bon déroulement du tournoi — a fait flop. Tout comme sa stratégie consistant à distribuer des « cadeaux » aux uns et aux autres, des profs à la SNCF, n’a nullement éteint l’incendie. Dire qu’il y a dix jours encore le Premier ministre, interrogé par les lecteurs du « Parisien », pronostiquait : « Je ne pense pas que le mouvement social va s’amplifier » !…

 

Bercy comptait justement sur l’Euro pour doper l’économie

 

Alors, à qui la faute si la France est bloquée ? Si on était sur un terrain de foot, l’arbitre pourrait adresser un carton jaune à chaque camp. Au gouvernement, et particulièrement à Manuel Valls qui s’arcboute sur la réforme du droit du travail. Comme un totem du quinquennat… ou un enjeu quasi-personnel. Façon de dire que s’il y a un réformateur à gauche dans ce pays, c’est bien lui. Carton jaune aussi à la CGT, et notamment à Philippe Martinez. Au-delà du rejet des dispositions de la loi El Khomri — à commencer par la primauté donnée à la négociation d’entreprise par rapport aux accords de branche —, le leadeur cégétiste a fait du conflit un combat personnel. Objectif : redonner du lustre à la centrale, abîmée par les affaires de son prédécesseur Lepaon, déstabilisée par les surenchères de la base, et battue en brèche par la percée des réformistes de la CFDT. Valls a beau jurer qu’il n’a « rien de personnel » contre Martinez, ce dernier peut bien clamer qu’il ne veut pas la démission du Premier ministre, personne n’est dupe. Entre les deux, le bras de fer dure et paralyse le pays.

 

Un blocage qui tombe au pire moment : « Nous sommes dans une France dont l’économie va mieux. L’investissement des entreprises a repris, le pouvoir d’achat des ménages s’est amélioré », se félicitait dernièrement Michel Sapin. Mais le ministre des Finances sait que cette reprise est fragile, et risque d’être cassée par un mouvement qui s’éterniserait. Pis, Bercy comptait justement sur l’Euro, et son fort potentiel d’attractivité, pour doper l’économie tricolore. Las, c’est tout le contraire qui menace de se produire ! Les investisseurs internationaux, déjà échaudés par l’image fameuse du DRH d’Air France se faisant arracher sa chemise, pourraient tourner casaque pour de bon. Quant aux touristes, en plus de l’inquiétude liée aux risques d’attentats, les voilà effarouchés par les pneus qui brûlent. Dommage pour la première destination touristique au monde !

 

Bref, un vrai gâchis. « D’autant que les Français, indique l’expert en opinion Gaël Sliman, sont persuadés que tout ça finira en eau de boudin, que Valls cédera sur une loi Travail rejetée par la majorité… »

Source:leparisien.fr

 

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