Côte d’Ivoire: le rôle de l’hévéa pour protéger l’environnement

Abidjan accueille depuis lundi la 37ème conférence internationale sur le caoutchouc naturel et les réunions annuelles de l’IRRDB, le Comité international pour la recherche et le développement du caoutchouc nature. C’est la deuxième fois que la conférence se tient en Afrique, toujours en Côte d’Ivoire, premier producteur du continent. Le thème choisi cette année c’est la « Contribution de l’industrie du caoutchouc naturel au développement socio-économique et à la préservation de l’environnement ».

« Ceux qui font un procès à l’hévéaculture se trompent », selon Eugène Krémien, Président de l’APROMAC, l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire. « L’hévéaculture n’entame pas les zones protégées que sont les forêts classées, les parcs nationaux, etc. Depuis quelques années nous développons les plantations dans les jachères. Mieux, nous sommes allés dans les zones marginales, celles qui sont au-dessus d’un certain nombre de hauteurs où les pluies étaient moindres. Lorsque vous créez une plantation dans une zone marginale, au bout de 10 ans, vous créez un micro climat qui fait que la pluviométrie augmente dans ces zones. »

Planteur d’hévéa à Tiassalé, près de Yamoussoukro et porte-parole du collectif des associations de planteurs, Isaac Adi Kouamé renchérit. « On a accusé l’hévéaculture de détruire les forêts et que dès que vous faites l’hévéa il n’y a plus de cultures vivrières. Il faut montrer qu’avec l’hévéaculture, l’écosystème et le micro climat dans certaines zones sont transformés. Vous allez dans la zone de Daoukro, avec l’installation de l’hévéaculture, vous avez une pluviométrie plus abondante. »

Un composant de la forêt primaire

Originaire du Brésil, l’hévéa est à la base une composante de la forêt amazonienne, rappelle Chantal Boko, chargée des opérations agricoles au Fonds de développement hévéa de l’Apromac. « Planter de l’hévéa, c’est planter une forêt. Il faut 4 ans pour que le couvert forestier recommence à se constituer avec l’hévéa. Les forêts homogènes, il en existe ! Par exemple une plantation de tek est une plantation d’arbres relativement homogènes. Et l’hévéa répond à différents besoins. En plus de répondre à une production économique avec la production de latex, dans un second temps, le bois d’hévéa peut être valorisé en bois de chauffe ou en bois d’œuvre. » C’est l’une des essences principales de productions de meubles par exemple en Malaisie.

Dans un pays, la Côte d’Ivoire, où la forêt a beaucoup reculé, il y a bien un autre avantage de l’hévéaculture, selon Chantal Boko. « La reconstitution du couvert forestier est un véritable puits de carbone. Avec l’hévéa, on ne dit pas qu’on retrouve la forêt primaire, mais on trouve une alternative, qui a un intérêt pas du tout négligeable. »

L’Apromac affirme donc qu’il n’y a plus de déforestation en Côte d’Ivoire au profit de l’hévéaculture, dont les superficies sont passées de 112 000 hectares à 650 000 hectares entre 2010 et 2017.

RFI

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