Les chemins de l’intelligence

L’intelligence ne dépend pas de la génétique mais de l’aptitude à utiliser pleinement les possibilités de notre esprit.

L’important est la façon dont nous traitons et organisons les informations, dont nous interprétons nos expériences, et plus globalement, la façon dont nous nous représentons la réalité.

Voici donc quelques clés pour devenir « plus intelligent »…

Penser par soi-même
Ne pas faire son jugement en fonction de celui des autres, et ne pas prendre pour argent comptant ce qui est dit ou suggéré par les médias, la publicité, les responsables politiques. Faites usage de votre libre-arbitre et de votre discernement. Posez-vous toujours la question de savoir ce que VOUS pensez, en fonction de votre vision et de ce que vous ressentez réellement. Tout en étant simultanément ouvert et tolérant vis à vis des autres visions ou perceptions.

Celui dont l’esprit ne produit aucune pensée autonome et ne contient rien d’autre que ce qu’on y a déversé est pour ainsi dire « sans valeur ajoutée ». Fonctionnellement, ce n’est qu’un « récipient ».

Ecouter son intuition
L’hémisphère droit du cerveau possède des capacités intuitives qui sont complémentaires de l’intelligence rationnelle du cerveau gauche.

L’intuition résulte des synthèses d’informations qui s’effectuent de manière inconsciente dans le cerveau droit qui travaille de façon analogique et intuitive, tandis que le cerveau gauche travaille selon un mode logique et rationnel. Ces synthèses d’information intègrent l’ensemble des informations que nous enregistrons dans notre mémoire, y compris les perceptions que nous n’avons pas conscience de mémoriser mais qui sont malgré tout enregistrées par l’inconscient.

L’intuition est capable de prendre en compte une multitude d’éléments dont nous n’avons pas conscience. C’est pourquoi il est essentiel d’être à l’écoute de l’intuition et de suivre ses conseils.

Etre à l’écoute de l’intuition, c’est essayer d’écouter ce que l’on ressent profondément. Lorsque nous devons faire un choix, nous devons essayer d’être attentif aux sentiments et aux sensations que suscitent les différents choix possibles. S’agit-il d’un sentiment de bien-être ou de malaise? De légèreté ou de lourdeur?…

Etre à l’écoute de l’intuition, c’est aussi être en contact avec notre inconscient, car c’est de là que proviennent les perceptions intuitives. Pour cela, nous devons être un minimum en accord avec nous-mêmes et avec notre inconscient. Car si nous ne pouvons supporter ce qui s’y trouve, l’inconscient devient totalement inaccessible au conscient, afin que ce dernier ne puisse pas voir ce qu’il ne veut pas assumer.

Etre à l’écoute de l’intuition nécessite aussi un minimum de calme intérieur…

Passer du noir et blanc à la couleur
Beaucoup de personnes pensent en noir et blanc, c’est à dire de façon binaire: bien ou mal, vrai ou faux, 1 ou 0. Les conséquences du mode de pensée binaire sont le dualisme, l’absence de nuances, l’intolérance, et finalement la violence et les guerres.

Un progrès réalisé par de plus en plus de personnes consiste à penser en « niveaux de gris », c’est à dire à distinguer des nuances entre les opposés. Des nuances de gris apparaissent alors entre le noir et le blanc. Cela permet à la réflexion de devenir un peu plus subtile, et aussi, un peu plus proche de la vérité.

Mais l’idéal est de parvenir à voir la réalité EN COULEUR.

Il ne reste plus ensuite qu’à augmenter la précision de notre représentation de la réalité (la « résolution » de l’image), afin de percevoir le monde avec toutes ses nuances, sa complexité, et sa beauté.

Passer de la logique binaire à la logique tétravalente
Complément de l’intelligence intuitive, l’intelligence rationnelle est indispensable pour analyser certains problèmes. Elle fonctionne à la manière d’un logiciel, en analysant les informations selon une logique pré-définie. Le plus souvent, nous utilisons une logique binaire qui n’est capable d’envisager que 2 possibilités opposées (vrai ou faux, 1 ou 0, etc.) ce qui donne une vision simpliste et faussée de la réalité.

La logique binaire est un peu la version 1.0 du « logiciel système » de notre intelligence.

Une variante améliorée de la logique binaire est la logique tétravalente, qui est basée sur 4 possibilités. C’est la version 2.0 du « logiciel »…

Par exemple, dans le cas de 2 propositions contradictoires A et B:

la logique binaire envisage 2 cas:
1 – A est vrai, et B est faux
2 – B est vrai, et A est faux

la logique tétravalente envisage 4 cas:
1 – A est vrai, et B est faux
2 – B est vrai, et A est faux
3 – A et B sont faux tous les 2
4 – A et B sont vrais tous les 2 (chacun à leur manière, ou à des niveaux différents)

La logique tétravalente permet davantage de souplesse et de liberté d’esprit. Elle ouvre la voie au progrès suivant: la vision relativiste.

Adopter une vision relativiste


La vision relativiste amène à voir la réalité avec toutes ses nuances et sa subtilité. Elle va encore plus loin que la logique tétravalente, en envisageant un nombre illimité de cas possibles, et en évaluant chaque chose par rapport aux autres, et non en termes absolus. La même réalité peut être vue différemment, selon le point de vue de l’observateur…C’est pourquoi nous devons essayer de voir les choses avec un point de vue extérieur à soi-même, et en regardant chaque situation sous plusieurs angles simultanément.

Un autre enseignement de la relativité concerne la causalité. Les humains ont souvent tendance à ramener les problèmes à une cause unique. Alors qu’en réalité, un problème a toujours de multiples causes, qui ont des degrés ou des niveaux d’influence différents. Certaines causes sont majoritaires et représentent 20 ou 30% de la causalité. D’autres causes, un peu plus nombreuses, « pèsent » entre 2 et 5%. Enfin, une myriade de « micro-causes » pèsent moins de 1%.


La carte n’est pas le territoire
La représentation que nous nous faisons de la réalité n’est pas la réalité elle-même. De même que la carte d’une ville n’est pas la ville elle-même.

Nous devons tenir compte du fait que la réalité est toujours plus complexe et plus riche que ne le suggère notre carte.

Ce principe a été rendu célèbre par Alfred Korzybski en 1933 dans ses travaux sur la « sémantique générale » et la logique non-aristotélicienne. En opposition avec Aristote pour qui le langage est un miroir fidèle de la réalité, Korzybski considère que le langage n’est pas la réalité mais une « carte verbale de la réalité ». Ce principe est aussi illustré par Magritte dans son fameux tableau « Ceci n’est pas une pipe », pour montrer que l’image d’un objet n’est pas l’objet lui-même.

Penser en 4D
La plupart des humains pensent et voient le monde en 3 dimensions, les 3 dimensions d’espace de leur environnement. Pour réfléchir et agir, ils se basent sur une « représentation mentale » de la réalité qui est donc en 3D.

Penser en 4D, c’est ajouter une dimension supplémentaire: le TEMPS.

Ce qui distingue les grands stratèges (notamment en politique), c’est leur capacité à prendre en compte le temps, c’est à dire l’évolution des choses dans le temps.

Ainsi, ils peuvent concevoir des stratégies à long-terme, qui utilisent les effets du temps sur les situations et les personnes. C’est ce qui permet de concevoir des stratégies dont la plupart des éléments restent invisibles pour l’adversaire, car ils sont situés dans le futur.

Les stratégies conçues en 4D sont d’autant plus indétectables que leurs effets ne sont mesurables qu’à moyen ou long terme, mais ils sont alors inéluctables car ils ont modifié la structure de la situation en profondeur. (Les « Maîtres du Monde » sont experts dans ce domaine…)

Prendre du recul dans l’espace et dans le temps
Prendre du recul dans le temps, c’est prendre en compte le fait qu’à chaque époque, ce que la majorité croit être vrai, bon, ou indispensable peut être en réalité une erreur.

Au Moyen-Age, la majorité des gens croyaient que la Terre était plate ou que le Soleil tournait autour de la Terre, censée être au centre de l’Univers.

Au début du 20è siècle, la majorité des hommes croyaient indispensable de porter un chapeau, et la majorité des femmes croyaient indispensable de porter un corset.

Au début du 21è siècle, la majorité des humains croient que le but de la vie consiste à atteindre toujours plus de jouissance en consommant le « best of » des biens et services de la planète.

La société d’une époque doit être replacée dans son contexte global, celui de l’évolution humaine, et plus largement encore, celui de l’évolution de la vie sur Terre.

Au niveau personnel, l’instant présent doit être replacé dans la perspective du temps global de notre vie, et du fait que nous sommes mortels.

Il est aussi utile de prendre du recul dans l’espace. Cela consiste à élargir son champ de vision à partir du point d’observation où l’on se trouve. La société ou le pays auquel on appartient, la planète avec l’ensemble de ses peuples et de ses cultures, le système solaire, la galaxie, et finalement l’univers, et ses milliards d’autres mondes.

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