Cancer de la prostate : des informations erronées circulent sur YouTube

Une étude scientifique a examiné 150 vidéos publiées sur YouTube portant sur le cancer de la prostate. Elle révèle qu’un grand nombre d’entre elles rapportent des informations erronées ou imparfaites.

Lorsque l’on cherche à se renseigner au sujet d’une maladie, on peut être tenté de regarder des vidéos explicatives sur YouTube. Malheureusement, à moins qu’il ne s’agisse d’émissions sérieuses, les contenus publiés sur YouTube peuvent être incomplets voire contenir des erreurs.

C’est en tout cas ce que rapporte une étude dirigée par des chercheurs de la New York University School of Medicine (États-Unis), consacrée au cancer de la prostate. L’étude a consisté à l’analyse des quelques 150 vidéos sur le cancer de la prostate les plus regardées sur YouTube, et révèle que 77% de celles-ci présentent des erreurs factuelles ou un contenu biaisé, que ce soit dans la vidéo en elle-même ou dans les commentaires.

Publiée dans la revue European Urology ce 27 novembre, l’étude révèle en outre que si 75% des vidéos décrivaient en détails les avantages des divers traitements du cancer de la prostate, seuls 53% prenaient suffisamment en compte les inconvénients et effets secondaires potentiels. 19% des vidéos visionnées par les chercheurs recommandaient même des traitements alternatifs ou complémentaires n’ayant pas fait leurs preuves au niveau scientifique. Les auteurs citent l’exemple d’une vidéo faisant la promotion d’une “injection d’herbes” dans la prostate pour traiter le cancer, une affirmation bien évidemment non validée scientifiquement.

Le problème, c’est que l’audience de ces vidéos YouTube est très large, puisqu’il avoisinerait 45 000 personnes en moyenne selon les chercheurs, un auditorat qui pourrait même atteindre 1,3 million de personnes.

Notre étude montre que les gens devraient vraiment se méfier de nombreuses vidéos YouTube sur le cancer de la prostate”, a résumé Stacy Loeb, urologue, co-auteur de l’étude et président d’un panel d’experts en médias sociaux de l’American Urological Association (AUA). “Elles contiennent des informations précieuses, mais les utilisateurs doivent vérifier la source pour s’assurer de sa crédibilité et tenir compte de la rapidité à laquelle les vidéos deviennent obsolètes, les directives médicales évoluant constamment avec la science”, a alerté le chercheur. Ce dernier invite les médecins à signaler à YouTube les vidéos véhiculant des contenus obsolètes ou dangereux au niveau médical, et à faire leurs propres vidéos pour répondre aux questions des patients.

En cas de doutes sur les symptômes ou les traitements d’une maladie, le mieux est de s’adresser directement à son généraliste ou à son spécialiste pour obtenir des informations médicales plus précises.

Santé Magazine

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