Attaque à New York : «Parler de terrorisme ravive de mauvais souvenirs»

A l’image de Franck, courtier en bourse à Manhattan, l’explosion du week-end a fait renaître l’angoisse chez les New-Yorkais, quinze ans après le 11 Septembre.

Sous la grisaille matinale, une voiture de police, sirène hurlante, passe sans s’arrêter devant le mémorial du World Trade Center. Depuis l’explosion d’une bombe samedi soir à Manhattan, dans laquelle 29 personnes ont été blessées, la ville est sous haute tension. Plus de 1 000 policiers et agents ont été déployés en renfort dans les rues de New York. « Je suis un peu plus inquiet depuis cette attaque », avoue Brian, qui travaille dans le bâtiment du World Trade Center. A côté de lui, Donald, un de ses collègues, hoche la tête en signe d’approbation. « On fait plus attention à ce qui se passe autour de nous, surtout ici, lance-t-il tout en pointant du doigt le mémorial. On pense forcément aux attentats du 11 septembre 2001. »

 

Crispation

 

Blessé par balles lors d’une fusillade qui a conduit à son interpellation, lundi, le principal suspect dans l’enquête sur les bombes artisanales posées à New York et dans le New Jersey, Ahmad Khan Rahami, un habitant d’Elizabeth (New Jersey) d’origine afghane et âgé de 28 ans, restait hier hospitalisé dans « un état critique mais stable » selon le chef de la police new-yorkaise, laissant supposer qu’il n’a pu être interrogé par les enquêteurs qui cherchent à déterminer ses motivations. Si au départ, le maire de la ville de New York, Bill de Blasio, s’est montré très prudent — pour éviter la panique et parce que les avancées de l’enquête ne permettaient pas, à ce moment-là, de tirer des conclusions sur la nature des événements — il a affirmé hier soir que ces attaques étaient bien « un acte terroriste ».

« Parler de terrorisme ravive de mauvais souvenirs », confie Franck. Ce courtier en Bourse de 59 ans, tiré à quatre épingles, boit son café, l’air songeur, sur un banc du quartier d’affaires. « Il y a quinze ans, le 11 septembre 2001, j’étais dans l’une des tours cinq minutes avant qu’elle ne s’effondre. Après l’explosion samedi, mes peurs sont remontées à la surface, mais je préfère les refouler », explique-t-il avant d’ajouter « malheureusement ces attaques font partie de notre quotidien, si on doit se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment alors… »

 

Un peu plus au nord dans la ville, à Chelsea, quelques caméras de télévision, des débris de verre au sol et des rubans adhésifs jaunes barrés de la mention « attention » trahissent l’explosion. Les habitants du quartier, eux, ont repris leurs habitudes. « Les gens n’y font même plus attention, ils n’ont pas changé leur façon de vivre, c’est New York », dédramatise Tony*, un policier chargé de la sécurité des lieux. La présence policière est d’ailleurs rassurante pour Natasha, une vendeuse de 33 ans qui travaille dans un magasin de Chelsea, proche de la scène de crime. « Grâce aux forces de l’ordre, je me sens en sécurité », reconnaît-elle, tout en pianotant sur son portable pour suivre les dernières nouvelles. « Mais l’ambiance dans la ville est quand même différente, les gens donnent l’impression d’être plus crispés qu’avant. Et je ne peux pas m’empêcher de penser que l’explosion a eu lieu en septembre… un mois très symbolique ici. »

Source:leparisien.fr

commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »
RSS
Follow by Email
YouTube
Telegram
WhatsApp