Angola : visée par une enquête pour détournements de fonds, Isabel dos Santos se défend

Moins de quatre mois après avoir été limogée de la présidence du conseil d’administration de Sonangol, la compagnie pétrolière nationale angolaise, Isabel dos Santos fait l’objet d’une enquête. Les nouvelles autorités du pays se penchent notamment sur un « transfert suspect » de 38 millions de dollars. Des accusations « totalement infondées », assure-t-elle.

Alors que le parquet de Luanda a annoncé, vendredi 2 mars, avoir ouvert une enquête après la découverte d’un transfert suspect de 38 millions de dollars effectué par la compagnie publique pétrolière Sonangol, Isabel dos Santos, qui dirigeait l’entreprise au moment des faits, a publié un communiqué pour témoigner de son « indignation totale devant (…) ces accusations et insinuations graves ».

Pour la fille de l’ancien président Jose Éduardo dos Santos, le nouveau PDG de l’entreprise, Carlos Saturnino, « tente délibérément d’induire en erreur l’opinion publique en lui faisant croire qu’il y a eu irrégularité ». Le 28 février, ce dernier avait mentionné « un transfert d’une valeur de 38 millions de dollars [28 millions d’euros] à une entreprise basée à Dubaï », effectué par l’ancienne administration près la cessation officielle de ses fonctions.

« Faux », réplique Isabel dos Santos, limogée de la présidence du conseil d’administration de la Sonangol le 15 novembre 2017. Dans une interview au quotidien portugais Jornal de Negocios, elle accuse son successeur d’être « un menteur » et de tenir des propos « choquants ». Elle a dénoncé une croisade, selon elle encouragée par les partis de l’opposition, dans le but de « salir son nom » et « une grave campagne politique visant le précédent gouvernement ».

Poursuites pour « diffamation »

Elle a en outre jugé « normale » et « bienvenue » l’ouverture par le parquet d’une enquête à la suite des dénonciations de l’actuel PDG de la Sonangol en ajoutant qu’elle allait engager des poursuites judiciaires à l’encontre de Carlos Saturnino en réponse à ses « allégations diffamatoires ».

Considérée comme la femme la plus riche d’Afrique par le magazine américain Forbes, la « princesse », comme les Angolais la surnomment, est le symbole du népotisme reproché à son père. José Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola pendant trente-huit ans, un règne sans partage pendant lequel il a mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.

Son successeur, João Lourenço, qui a pris ses fonctions en septembre, est issu comme lui du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) et a congédié, depuis son arrivée au pouvoir, de nombreux barons de l’ancien régime.

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