A la Une: recomposition politique en Côte d’Ivoire

« Si on vous explique la politique ivoirienne et que vous comprenez, c’est que l’on vous l’a mal expliquée » : une formule qui revient souvent dans la bouche des Ivoiriens et qui est reprise ce matin par Le Monde Afrique. Une formule qui pourrait aisément s’appliquer à l’échiquier politique ivoirien au sortir des scrutins locaux qui se sont déroulés le 13 octobre. Arithmétiquement, les résultats sont clairs. La coalition au pouvoir, portée par le RHDP l’emporte face à son ancien membre, le PDCI d’Henri Konan Bédié. Et largement : 92 mairies raflées sur 201 par la coalition au pouvoir (46 % des voix) contre 50 mairies pour le PDCI (25 % des voix) et 18 régions sur 31.

Toutefois, poursuit Le Monde Afrique, « chacun compte aussi, en coulisses, les gains de ceux arrivés seconds de ce scrutin avec 56 mairies gagnées : les indépendants. Impossible de dire pourtant s’ils feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre, tant leur groupe est hétérogène. Certains, clairement issus du RDR ou du PDCI, rejoindront sûrement leur famille d’origine, d’autres sont proches du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, quand d’autres encore se disent sans étiquette. »

Vers où vont pencher les indépendants ?

Au-delà du duel PDCI-RHDP, un groupe reste en effet à appréhender, relève également Le Point Afrique, celui des indépendants. Le Point Afrique qui cite Christian Bouquet, professeur de géographie politique à l’université Bordeaux-Montaigne : « il faut attendre, dit-il, que les sans-étiquettes se démasquent pour pouvoir vraiment se rendre compte des forces en présence. Savoir qui soutient quoi pourrait redistribuer les cartes, ajoute-t-il. D’autant plus que d’autres batailles politiques sont à prévoir, au sein même des partis. À Abobo, précise Christian Bouquet, nous avons assisté à un duel inter-RDR, entre Hamed Bakayoko et le soroïste Tehfour Koné. Je pense que l’on peut considérer ce scrutin comme un échantillon représentatif des rivalités à venir. »

Justement, s’interroge Wakat Séra, « Guillaume Soro va-t-il claquer la porte du parti présidentiel ? […] C’est la lune de fiel en ce moment entre le président de l’Assemblée nationale et le chef de l’Etat. Les dernières élections locales ont montré aux yeux de tous que “Bogota”, le nom de guerre de l’ancien leader de la FESCI, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, pourrait bientôt couper le cordon ombilical qui le lie au RDR, le parti présidentiel dont il est l’un des vice-présidents. » Récemment, poursuit Wakat Séra, le RDR « a clairement invité Guillaume Soro à se déterminer sur ses intentions. Mais jusque-là, le chef du Parlement garde un silence assourdissant, se contentant parfois d’envoyer des piques à ses frères ennemis du RDR à travers des tweets. »

Vers une candidature unique de l’opposition à la présidentielle en RDC ?

A la Une également, la RDC avec toujours les atermoiements de l’opposition pour la présidentielle : candidature unique ou pas pour la présidentielle de décembre ?

On y est presque, croit savoir Le Potentiel ce matin à Kinshasa : « au sein de l’opposition, le principe d’une candidature commune à la présidentielle du 23 décembre est presque acquis. Il s’impose cependant quelques derniers réglages entre les deux candidats en lice, à savoir Vital Kamerhe de l’UNC et Félix Tshisekedi de l’UDPS. Dans leurs états-majors respectifs, on y travaille sérieusement et l’on se dit prêt à amorcer les grandes discussions. Le plus évident est que Kamerhe et Tshisekedi devraient se rencontrer dans les tout prochains jours pour un tête-à-tête avant d’élargir le cercle des échanges à d’autres ténors de l’opposition, candidats à la présidentielle. »

« D’après Abraham Luaka Bwangacadre de l’UDPS, cité par le site d’information congolais Cas-Infoau cours de cette rencontre, les deux leaders de l’opposition devraient en effet tenter de concilier leurs points de vue sur la candidature commune de l’opposition. “Ce que devraient se dire Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi, c’est qu’allons-nous faire ? Que devons-nous faire pour réussir ? Comment concilier nos différentes vues ? Vous savez, poursuit Abraham Luaka Bwanga, l’un et l’autre ont des ambitions de vouloir de gérer le pays. L’un qui va céder à l’autre va vouloir des garanties”. Abraham Luaka Bwanga signale également que ces discussions seront élargies. D’autres opposants, Martin Fayulu, Jean Pierre Bemba et Freddy Matungulu devraient y être associés. »

 

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