« Je pense que la Fed est devenue dingue », a déclaré le président américain Donald Trump, qui a mis en cause la hausse des taux d’intérêt après un recul de 3,15 % de l’indice Dow Jones
La Bourse américaine a subi, mercredi 10 octobre, sa plus grosse correction depuis le mois de février, avec un recul de 3,15 % de l’indice Dow Jones, à 25 598,74 points, et surtout de 4,08 % de l’indice riche en technologies, Nasdaq, à 7 422,05 points. Et Donald Trump, à quatre semaines des élections de mi-mandat, a trouvé le coupable : la Réserve fédérale (Fed, banque centrale américaine), qui a relevé, en septembre, ses taux d’intérêt pour la troisième fois depuis le début de l’année et la huitième depuis fin 2015 – ils sont compris entre 2 % et 2,25 % : « La Fed fait une erreur. Ils sont si stricts. Je pense que la [banque centrale] est devenue dingue », a déclaré le président des Etats-Unis, qui a ajouté, à propos de la Bourse : « En fait, c’est une correction que nous attendons depuis longtemps, mais, vraiment, je suis en désaccord avec ce que fait la Fed. O.K. ? »
La baisse du Dow Jones n’est que la quatre-vingtième plus forte depuis les années 1950. Il ne s’agit pas d’un grand tremblement de terre, comme l’explique le Wall Street Journal. Mais l’alerte est sérieuse, qui rappelle combien la croissance des dernières années s’est construite sur l’argent facile. L’onde de choc s’est répercutée, jeudi 11 octobre, en Asie, avec une chute de 4 % à 6 %, selon les Bourses. La baisse était plus modérée en Europe, à l’ouverture, autour de 1,5 %.
Car Donald Trump a raison sur un point, la crise est d’abord monétaire. Les taux d’intérêt américains à long terme – qui servent à valoriser les futurs profits, et donc le prix des actions – étaient restés très bas, en deçà de la barre des 3 %. Cette valorisation laissait paraître que les marchés ne prenaient pas au sérieux les prévisions et annonces de la Réserve fédérale, qui n’a cessé d’annoncer sa politique de resserrement du crédit sur fond de forte croissance, de remontée de l’inflation et de retour au plein-emploi.
Le monde.fr