La confusion autour du crash d’un Airbus A320 d’Egyptair, jeudi, a entraîné la diffusion d’informations fausses ou prématurées, notamment de la part des autorités grecques et de la compagnie, ainsi que sur les réseaux sociaux.
Un acte terroriste ?
Pour l’heure, cette hypothèse n’est pas «privilégiée» par le Quai d’Orsay. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a expliqué vendredi n’avoir «absolument aucune indication sur les causes». Jeudi, le ministre égyptien de l’Aviation civile avait été plus affirmatif, estimant que l’hypothèse d’une «attaque terroriste» était «plus probable».
S’il s’agit d’un attentat, il n’a en tout cas pas été revendiqué officiellement. Le journaliste de France 24 Wassim Nasr, spécialiste des questions terroristes, a rapporté jeudi sur Twitter que le message audio de revendication de Daech concernant l’attentat du vol 9268 de Metrojet, le 31 octobre dernier, circulait à nouveau.
Une explosion ?
C’est plausible, mais rien ne le confirme pour l’instant. Des images diffusées sur les réseaux sociaux et par plusieurs médias, comme l’Australien «7 News Sydney», ont semé le doute, jeudi. Montrant une boule de feu dans le ciel, elles avaient déjà été publiées sur YouTube en décembre dernier et n’ont donc aucun lien avec le crash du vol MS 804. Des médias grecs ont par ailleurs indiqué qu’un bateau naviguant dans la zone aurait vu une boule de feu dans le ciel, sans que cela soit confirmé officiellement.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les renseignements américains ont affirmé n’avoir pu repérer aucun signe d’explosion via les satellites de la défense. Donald Trump n’a pas attendu ces éléments pour faire part de son avis tranché et définitif : «Si quelqu’un pense que [l’avion] n’a pas explosé dans le ciel, vous avez 100% tort», a déclaré, jeudi soir le candidat à la Maison Blanche.
Des débris retrouvés dès jeudi ?
C’est le point le plus délicat. Vendredi, l’armée égyptienne a annoncé que «des avions et des navires» militaires ont localisé «des effets personnels des passagers et des débris de l’appareil à 290 km au nord d’Alexandrie». Mais des informations allant dans ce sens s’étaient déjà propagées jeudi. L’armée grecque avait alors annoncé que des débris de l’avion avaient été découverts au large de la Crète par un avion égyptien.
Après avoir déjà évoqué à tort des «messages de détresse» émis par son Airbus, EgyptAir avait indiqué que «le ministère de l’Aviation civile [avait] reçu une lettre du ministère des Affaires étrangères égyptien confirmant la découverte de débris du vol MS804», précisant que «des gilets de sauvetage et des morceaux de plastique» flottaient en mer. Mais le président du Comité grec de sécurité aérienne a ensuite démenti ces informations : «Ce qui a été retrouvé, ce sont un morceau de bois, et des tissus qui n’appartiennent pas à un avion».
Un capitaine égyptien avait auparavant publié sur Facebook des images prises depuis un avion de ce qu’il croyait être un gilet de sauvetage. Le lien entre ces photos, relayées par des médias comme Al-Jazira, et l’Airbus A320 n’a officiellement pas été établi.
Vol Paris-Le Caire : la piste de l'attentat… par leparisien
Source: leparisien.fr