Beaucoup d’hommes au Sénégal ignorent leur statut sérologique, a déploré mardi à Dakar le chef de la Division de la lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles (IST) du ministère de la Santé et de l’Action sociale, le professeur Cheikh Tidiane Ndour.
Il s’exprimait à l’ouverture de la deuxième journée de santé publique organisée par l’Association sénégalaise des professionnels de la santé publique (ASPSP).
Ces journées, qui vont durer deux jours, sont l’occasion pour ces professionnels de revenir sur des thématiques, comme le financement de la santé maternelle et de maladies comme le Sida, le paludisme et la tuberculose.
Dans sa communication axée sur le thème « La prise en charge de l’infection à VIH au Sénégal : états des lieux, défis et perspectives », le Pr Cheikh Tidiane Ndour a fustigé cette « vulnérabilité masculine » qui n’est pas souvent prise en considération dans les statistiques.
Il souligne que le risque de contracter le VIH est de 28% plus élevé chez les hommes qui ont des partenaires de même sexe, contre 13% chez les femmes qui s’adonnent à la prostitution.
Il a invité les personnes infectées 7 à 10 ans avant l’apparition des premiers symptômes de la pandémie, à aider les professionnels de la santé dans la stratégie « tester et traiter », qui a été élaborée pour freiner ce fléau au Sénégal.
« Plutôt on fait le test, mieux c’est pour le malade et la population », a fait valoir le Pr Ndour.
Tout en reconnaissant qu’il n’existe pas encore de traitement à même d’éradiquer le VIH, il a rappelé tout de même que « les progrès scientifiques enregistrés dans la lutte contre le Sida ces 15 dernières année n’ont jamais été connus dans aucune autre maladie. »
Il a salué les performances du Sénégal dont le taux de prévalence est passé de 0,7 % à 0,5 %, avec cependant une légère hausse dans les régions de Kaffrine et de Ziguinchor.
Le Pr Cheikh Tidiane Ndour a préconisé, entre autres, de rendre fonctionnels les appareils de charge virale dans les régions, la disponibilité pérenne des intrants de la charge virale et la délégation de pouvoirs pour une meilleure implication communautaire dans la lutte contre le sida.
La représentante résidente de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) à Dakar, docteur Imboua Niava Lucie, s’est réjouie pour sa part de l’organisation de telles journées.
Elle a rappelé que l’OMS, dans sa déclaration d’Alger de 2008, « a identifié la recherche comme une stratégie incontournable dans la définition des politiques de santé publique’’.
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