Eric Trump, le fils de Donald Trump le plus impliqué dans la gestion des affaires de son père, devra témoigner sous serment d’ici le 7 octobre dans le cadre d’une enquête sur les actifs immobiliers de l’entreprise familiale, sans attendre l’élection présidentielle comme il le demandait, a décidé mercredi un juge new-yorkais.
La procureure démocrate de l’Etat de New York qui a ouvert cette enquête, Letitia James, demande depuis mai à pouvoir entendre Eric Trump, 36 ans, devenu le principal responsable de la holding qu’est la Trump Organization après le départ de son père pour la Maison Blanche début 2017.
Bien qu’Eric Trump ait assuré être prêt à « coopérer » à cette enquête, ses avocats avaient demandé récemment à repousser l’échéance après la présidentielle du 3 novembre, arguant du calendrier chargé d’Eric Trump, très impliqué dans la campagne de son père.
La procureure contestait cette demande de report devant un tribunal d’Etat, et demandait aussi à ce que la Trump Organization soit contrainte à fournir des documents concernant plusieurs biens immobiliers de la holding familiale, dont un bâtiment situé à Wall Street et le Trump International Hotel de Chicago.
Mercredi, à l’issue d’une audience, le juge Arthur Engoron a tranché en sa faveur. Il a estimé les excuses de M. Trump « non convaincantes » et souligné que ni lui ni la procureure n’était « lié par le calendrier d’une élection nationale ».
« Nous allons immédiatement faire le nécessaire pour que Donald Trump et la Trump Organization se plient à la décision du juge », a déclaré Letitia James dans un communiqué. « La décision d’aujourd’hui montre clairement que personne n’est au-dessus des lois, pas même une organisation ou un individu portant le nom Trump ».
Cette enquête est l’un des multiples fronts judiciaires concernant Donald Trump et sa famille.
La procureure avait précisé avoir ouvert cette enquête en 2019, après que l’ex-avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen – condamné depuis – eut témoigné devant le Congrès américain que le magnat avait sur-évalué ou sous-évalué certains de ses biens immobiliers pour obtenir prêts ou réductions d’impôts.
Dans le cadre d’une autre enquête, Donald Trump a aussi été mis en demeure par un autre procureur démocrate, le procureur de Manhattan Cyrus Vance, de fournir huit ans d’archives comptables.
Malgré une décision défavorable au président rendue par la Cour suprême américaine en juillet, ses avocats continuent à se battre en justice pour éviter de remettre ces documents, et le dossier pourrait à nouveau aboutir devant la Cour suprême fédérale.