La taxation des géants du numérique, les fameux Gafa, se place au coeur de la réunion des ministres des Finances (Ecofin) ce mardi 4 décembre. La Commission espère signer un accord définitif, pourtant à l’heure actuelle compromis en raison de l’opposition de certains pays européens à cette taxe. Ce vendredi encore, ces derniers ont rejeté une nouvelle proposition. La France, qui a impulsé ce projet, a, plus que jamais, besoin de l’Allemagne pour convaincre les frileux.
Très réticente au début, la chancelière allemande Angela Merkel a récemment promis d’avancer en faveur de ce dossier brûlant. La proposition présentée par la Commission prévoit une taxe de 3% sur les revenus des Gafa, acronyme pour Google, Apple, Facebook et Amazon. L’objectif est de contrecarrer leur stratégie d’optimisation fiscale. Car ces multinationales du numérique échappent largement à l’impôt. Elles déclarent en effet leurs profits dans les pays à faible fiscalité, comme l’Irlande.
L’aval des Vingt-Huit
Pour faire passer cette taxe, la Commission a besoin de l’aval des vingt-huit pays membres. Outre la France, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni se déclarent prêts à signer l’accord. L’Irlande, non. Elle ne veut pas perdre ses recettes fiscales. Reste le cas de l’Allemagne, très influente, mais, qui comme le Danemark et la Suède, craint des représailles des Etats-Unis, pays d’origine des Gafa.
L’Allemagne a intérêt à l’aboutissement de l’accord
L’Allemagne a pourtant intérêt à ce que cet accord aboutisse. Elle pourrait bénificier du coup de pouce financier qu’il représente. Son modèle d’exportation basé sur l’industrie traditionnelle est en perte de vitesse et Berlin prévoit d’investir trois milliards d’euros pour rattraper son retard en matière d’intelligence artificielle.
RFI