Bien que les investissements portuaires soient insuffisants et constituent un goulot d’étranglement pour la croissance africaine, Abidjan pourrait émerger comme le hub maritime majeur de l’Afrique de l’Ouest, selon une étude du cabinet PwC.
Selon une étude publiée le 12 mars par le cabinet de consulting PwC, l’Afrique a pris du retard dans ses investissements portuaires, qui n’augmentent pas aux mêmes rythmes que le commerce. En plus de mauvaises performances opérationnelles, la taille des chargements est faible en comparaison du niveau mondial, ce qui conduit à renchérir le coût de transport d’un container de 1,5 à 3,5 fois pour une même distance.
Une autre difficulté est que les importations africaines sont principalement transportées en container, tandis que les exportations – principalement des matières premières et des produits agricoles – sont convoyés en vrac, explique PwC.
« Améliorer la performance portuaire de 25 % pourrait réduire le prix des biens importés par 3,2 milliards de dollars par an, et ajouter 2,6 milliards à la valeur des exportations », détaille PwC. « Cela ajouterait au moins 510 millions de dollars par an à la croissance du PIB en Afrique subsaharienne, une augmentation de 2 % du PIB.
Seuls 10 ports d’Afrique subsaharienne traitent plus de 500 000 équivalent vingt pieds (un équivalents vingt pieds correspond à un conteneur de taille standard) et deux d’entre eux plus de 2 millions par ans. Concernant les ports de vrac, seul 7 d’entre-eux ont vu transiter plus de 10 millions de tonnes de marchandises.
Bien que les pays en Afrique subsaharienne aient eu tendance à chacun développer leurs propres « hub », PwC anticipe que certains d’entre eux vont émerger comme des hubs majeurs.
Sur la base d’un indice prenant en compte le degré de connectivité aux lignes maritimes, le montant des échanges passant par le port et la taille de la zone desservie par le port (hinterland), il apparaît que les ports de Durban (Afrique du Sud), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Mombassa (Kenya) en Afrique australe, Afrique de l’ouest et Afrique de l’est respectivement.
Pour chaque dollar investi par la Chine, la Chine bénéficie de 13 dollars en commerce
À propos du port ivoirien, l’étude note cependant qu’« en raison de leur meilleur performance opérationnelle, à la fois Lagos Apapa (Nigeria) et Tema (Ghana) posent un défi de taille à l’émergence d’Abidjan en tant que hub, ce qui pourrait éventuellement être décidé sur des facteurs tels que la stabilité politique, la performance du port et la qualité des connections terrestre ».
PwC montre également que la Chine ne contribue qu’à hauteur de 15 % aux investissements dans les ports en Afrique, alors qu’elle réalise 20 % du volume d’échange avec l’Afrique subsaharienne. En valeur, « pour chaque dollar investi par la Chine, la Chine bénéficie de 13 dollars en commerce ». Dès lors, c’est la Chine qui est la plus susceptible de financer ces infrastructures dans les années à venir, car c’est elle qui a le plus d’incitations à le faire.
Parmi les pistes à explorer pour accroître le volume d’investissement dans les ports, un rôle plus importants pour le secteur portuaire pourrait être exploré pour PwC, ce qui permettrait de lever davantage de capital. De même, l’étude indique qu’« une plus grande clarté et transparence concernant l’implication et la régulation gouvernementale dans l’activité portuaire est importante », les investisseurs les questions de gouvernance comme le principal auquel ils sont exposés.