Toulouse: Comment le poisson zèbre pourrait chambouler le traitement de la douleur

Des chercheurs toulousains viennent de démontrer que les antidouleur à base d’opioïdes pouvaient avoir des effets pervers dans le processus de guérison. La preuve par le poisson zèbre.

  • Les opioïdes sont largement utilisés pour bloquer la douleur.
  • Mais des chercheurs toulousains viennent de démontrer qu’ils hypothéquaient aussi les facultés de régénération de tissus et des membres.
  • C’est du moins le cas chez le poisson zèbre qui perd son superpouvoir de faire repousser sa queue.

Les analgésiques sont un des piliers de la médecine moderne, le traitement de la douleur des patients un impératif. Mais une étude originale publiée par le laboratoire toulousain Stromalab ( Université Paul-Sabatier, Inserm, EFS, ENVT, CNRS), spécialisé notamment dans la médecine régénérative, vient bousculer les certitudes, battre en brèche la routine. Car Cécile Dromard-Berthézène et Louis Casteilla ont mis en lumière « les effets délétères » des opioïdes sur la régénération tissulaire.

En collaboration avec une chercheuse du Collège de France, Sophie Vriz, ils ont montré que les antidouleur si répandus orientaient les organismes vers la cicatrisation, une réparation rapide mais accompagnée d’une perte fonctionnelle, plutôt que vers la régénération.

C’est du moins le cas chez certains animaux. Pour appuyer leur démonstration, les Toulousains ont choisi le poisson zèbre, banal dans les aquariums mais connu pour son incroyable faculté à faire repousser sa nageoire caudale, et une espèce de souris qui a les mêmes « superpouvoirs » de régénération.

Une histoire de queue de poisson

Chez ces deux modèles animaux très différents, les deux chercheurs ont introduit des molécules de type opioïdes. Bilan des opérations « la repousse de la queue du poisson zèbre a été complètement inhibée », souligne Cécile Dromard-Berthézène. Même chose chez la souris, le tissu graisseux attendu ne s’est jamais reconstitué.

Un résultat qui pose donc des tas de questions sur les effets des antidouleur. « Nous avons des médecins dans notre laboratoire, y compris des chirurgiens, confie Louis Casteilla. Ils ont été très surpris par nos résultats qui remettent en cause des années de pratique. » Mais le chercheur reste prudent. « Il reste encore beaucoup de travail à faire et notamment trouver un moyen de valider cette théorie chez l’homme. »

Alors que l’hypnose par exemple est de plus en plus utilisée pour soulager, la découverte toulousaine pourrait tout bouleverser dans la prise en charge de la douleur.

20 minutes.fr

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