Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé, mercredi, que l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest du pays, avait été montée de toutes pièces pour servir de prétexte à des frappes américaines.
Dans un entretien exclusif accordé à l’AFP, mercredi 12 avril, le président syrien Bachar al-Assad accuse les pays occidentaux d’avoir monté l’attaque chimique à Khan Cheikhoun, qui a été suivie de représailles menées par Washington.
Le chef d’État s’est exprimé pour la première fois depuis cette attaque chimique, qui a provoqué selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) la mort de 87 civils dans cette ville rebelle du nord-ouest syrien le 4 avril.
« Nous ne possédons pas d’armes chimiques »
« Il s’agit pour nous d’une fabrication à 100 % […]. Notre impression est que l’Occident, principalement les États–Unis, est complice des terroristes et qu’il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l’attaque » américaine du 7 avril contre la base aérienne de Shayrat, a affirmé Bachard al-Assad. « Notre puissance de feu, notre capacité à attaquer les terroristes n’a pas été affectée par cette frappe », a par ailleurs souligné le président syrien à l’AFP.
« Nous ne possédons pas d’armes chimiques. […] En 2013, nous avons renoncé à tout notre arsenal. […] Et même si nous possédions de telles armes, nous ne les aurions jamais utilisées », a-t-il déclaré. Mais pour l’administration américaine, il n’y a « pas de doute » que le régime de Damas est responsable de cette attaque chimique. Et Donald Trump a jugé « possible » que la Russie, principal allié de Damas, ait été au courant de cette attaque.
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Quant à une éventuelle enquête sur cette attaque chimique, Bachar al-Assad ajoute : « Nous allons œuvrer (avec les Russes) en vue d’une enquête internationale. Mais elle doit être impartiale. Nous ne pouvons permettre une enquête que si, et seulement si, elle est impartiale et en nous assurant que des pays impartiaux y prendront part pour être sûrs qu’elle ne sera pas utilisée à des fins politiques ».
Par ailleurs, Bachar al-Assad a affirmé que les États-Unis n’étaient pas « sérieux » dans la recherche d’une solution politique en Syrie, les accusant d’utiliser le processus politique de Genève pour venir en aide aux rebelles, qui perdent du terrain face au régime.
En six ans, la guerre en Syrie a fait plus de 320 000 morts et forcé plus de la moitié des 22 millions de Syriens à quitter leur foyer.
Avec AFP