Les graines d’arachide livrées à Ngohé ne sont pas de bonne qualité. Ainsi, elles ont été retournées par les populations qui ont en fait le constat.
Les producteurs de Ngohé, dans le département de Diourbel, ont été obligés de rejeter les 100 tonnes de graines de coques d’arachide livrées par Cheikh Bara Guèye. Interpellé sur cette question lors du comité régional de développement préparatoire à la campagne agricole, le directeur régional du développement rural minimise. Abdoulaye Camara explique que sur le cas spécifique de Ngohé, où les populations avaient contesté la qualité des semences, il ne faudrait pas prendre une exception pour la règle. Car, ce cas représente moins de 1% de la quantité des semences qui sont mises en place pour la région. Pour lui, c’est un cas isolé. En effet, précise Abdoulaye Camara : «En ce qui concerne les semences certifiées, c’est un processus suivi du début à la fin. Les opérateurs sont identifiés agréés par nos services, et ceux de la division des semences. Leurs déclarations de culture sont étudiées et validées, leurs parcelles, identifiées et suivies par nos producteurs. Des mesures sont effectuées pour définir les rendements, voire la partie qui est utilisable comme semence. Ces graines sont ensuite stockées et au moment de la certification aussi, nos services procèdent à des prélèvements, des analyses pour nous assurer que les semences qui sont vendues aux producteurs comme semences certifiées sont vraiment de qualité.
Pour ce qui est des semences écrémées aussi, c’est la même chose. Les opérateurs sont identifiés par la Direction de l’agriculture, leurs lieux de collecte sont connus de nos services, qui s’y rendent régulièrement pour voir les stocks qui sont réceptionnés et s’assurer qu’ils sont conservés dans des magasins appropriés et protégés par des pesticides… »
Pour la campagne agricole 2016, la région de Diourbel devrait se retrouver avec un quota de 4 697 tonnes de semences d’arachide, dont 4 221 tonnes sont déjà réceptionnées, soit un niveau de mise en place de 90%. Pour les taux de cession d’arachide, il est de 13%, renseigne le Drdr. Sur ce faible taux de cession, M. Camara relativise : «Les taux de cession ne seraient pas faibles. On est à la mi-juin et qu’il n’y a pas péril en la demeure.»
Pour ce qui est du niébé, il était prévu une mise en place de 1 361 tonnes. Pour le moment, seules 358 tonnes ont été réceptionnées. Et note Ibrahima Diouf, habitant de Patar, «le niébé n’est pas de bonne qualité et coûte très cher. Le prix de cession du kg est de 150 francs, alors qu’il est vendu dans le marché parallèle à 125 francs. Pis, le quota de 30 tonnes de niébé destiné aux communes, est insuffisant».
S’agissant de l’insécurité alimentaire, Abdoulaye Camara assure qu’il n’y a pas péril en la demeure pour ce qui concerne la région de Diourbel. Car, seul l’axe Ndoulo-Toki-gare a connu une pause pluviométrique de plus de 15 jours, l’année dernière. Le Drdr soutient : «Une enquête a identifié l’année dernière, 6 000 ménages qui sont en difficulté, et ces 6 000 ménages ont bénéficiéd’un lot de vivres de soudure pour leur permettre de faire face à la situation. Aujourd’hui, on a fait le bilan céréalier de la région, on s’est rendu compte que si l’on rapporte la production à la population agricole et aux ménages agricoles, on a même un excédent pour les produits céréaliers dans la région de Diourbel. On peut valablement dire que pour la région de Diourbel, il n’y a pas de problèmes d’insécurité alimentaire.»
Source:lequotidien.sn