A la suite des incidents et des dysfonctionnements avant, pendant et après la finale de la Coupe de France au Stade de France, les autorités doivent remédier au problème d’ici trois semaines.
La finale de la Coupe de France, samedi, entre l’OM et le PSG, a mis au jour d’importantes failles dans le système de sécurité prévu pour l’Euro au Stade de France.
Un constat inquiétant alors que ce match devait servir de répétition générale et que l’enceinte va accueillir sept rencontres de la compétition, dont le match d’ouverture et la finale. « Il va falloir corriger ce qui n’a pas fonctionné », admet le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, tout en évoquant « des micro-incidents qui ont révélé des failles ». Contactée, l’organisation de l’Euro n’a pas souhaité commenter la soirée.
Des accès introuvables et saturés
De nombreux supporteurs des deux équipes ont tourné autour du stade pour trouver leur accès au parvis ( lire le témoignage). 26 points permettaient d’accéder à cet espace avant les attentats de novembre. Seuls quatre sont désormais ouverts, pour opérer un premier filtrage rapide et éviter des attroupements devant les portes du stade. Le préfet constate deux problèmes : « La signalisation de l’Euro n’était pas encore en place, ce qui explique que les gens se soient perdus. On a aussi constaté un déséquilibre entre les différents points d’entrée. » C’est en s’agglutinant près de leur accès que certains Marseillais ont allumé des pétards et des fumigènes, et même lancé des cailloux sur l’autoroute voisine. C’est aussi à cause de cet embouteillage que la tension est montée autour du second contrôle, celui dédié à la fouille.
Une fouille inefficace voire absente
Des fans qui entrent avec des casques, d’autres qui racontent ne pas avoir été fouillés, un mouvement de foule pour forcer le barrage… La palpation est le gros échec de cet OM-PSG et une inquiétude majeure. Les pétards, fumigènes, bombes agricoles, bouteilles en verre et autres objets contondants passés entre les mailles démontrent un problème criant. « Le système a un peu craqué, déplore Philippe Galli. La consigne est pourtant de ne pas alléger le dispositif, même à cinq minutes du coup d’envoi. Il y a aussi eu des objets lancés au-dessus du mur censé isoler le parcours des supporteurs. Il y a des points faibles qui ne sont pas acceptables. Il faut qu’on s’explique avec la FFF (organisatrice de la finale) et l’UEFA (organisatrice de l’Euro). »
Les organisateurs sont effectivement responsables des contrôles. L’efficacité de certaines sociétés de sécurité pourrait être remise en cause. Les pouvoirs publics tentent de rassurer en soulignant que le public de l’Euro sera plus facile à gérer que celui rencontré lors d’un clasico. Ce qui n’est pas forcément évident pour une affiche comme Allemagne – Pologne (le 16 juin).
Des incendies qui durent
Six feux de papiers et de tissus ont été allumés dans le virage marseillais au moment de la remise de la coupe. Certains ont duré près de dix minutes. « L’image est négative, mais il n’y a pas de risque de propagation, le stade n’est pas en bois, nuance le préfet. C’est aux stadiers d’intervenir, on va vérifier pourquoi cela a pris autant de temps. » Les enseignements dyonysiens seront également cruciaux pour les neuf autres stades de la compétition, dont le système de sécurité est basé sur un modèle similaire à un Stade de France qui devait faire figure de laboratoire..
Source:leparisien.fr