Les autorités rwandaises ont prononcé dimanche la fermeture de deux universités privées. Elles rejoignent les dix autres sanctionnées pour non-conformité aux exigences de l’audit sur la qualité de l’enseignement.
La fermeture a été prononcée dimanche par la ministre de l’enseignement supérieur. Elle concerne deux universités privées qui n’auraient pas respecté les exigences de qualité édictées par le gouvernement. « Ces universités avaient des licences provisoires, mais n’ont pas rempli les conditions requises pour qu’elles soient accréditées », a déclaré à la télévision nationale, Valentine Uwamariya.
Il s’agit du Collège d‘éducation Indangaburezi (ICE) et de l’Université chrétienne du Rwanda(CHUR) dont le promoteur Pierre-Damien Habumuremyi, ancien Premier ministre (2011-2014) a été placé derrière les barreaux par le Rwanda Investigation Bureau (RIB).
Le bureau rwandais des enquêtes accuse en effet à M. Habumuremyi d’abus de confiance et lui reproche d’avoir émis des chèques sans provision d’une valeur de plus de 100 millions de francs rwandais soit plus de 62 millions de francs CFA (environ 9 500 euros) entre 2018 et 2019 alors qu’il était recteur et propriétaire de l’Université.
Traitement similaire pour beaucoup d’autres promoteurs et responsables d’universités privées du Rwanda. Parmi eux, le professeur Égide Karuranga, vice-recteur de l’Université de Kibungo (UNIK), récemment fermée, dans la province de l’Est. Il a été placé en détention pour « mauvaise utilisation des fonds universitaires et népotisme » après la fermeture de l’université la semaine dernière.
Ces établissements d’enseignement supérieur viennent de faire les frais d’une opération d’un audit lancé en 2017 sur la qualité de l’enseignement. Opération qui a déjà sanctionné une dizaine d‘établissements dont l’université Mahatma Gandhi de Kigali.
Quant aux étudiants, « il revient aux universités fermées d’aider leurs apprenants à s’inscrire dans d’autres établissements », propose Mme Uwamariya.