Le Conseiller spécial du Secrétaire général de l’Onu sur la prévention du génocide, Adama Dieng, a dénoncé vendredi la rhétorique incendiaire du Président de la Gambie, Yahya Jammeh, à l’égard du groupe ethnique mandingue. Selon le Centre d’actualités de l’Onu, M. Dieng a condamné un discours prononcé par le Président Jammeh lors d’un rassemblement politique le 3 juin, au cours duquel il aurait menacé d’éliminer les mandingues, les accusant d’être des «ennemis, des étrangers».
Je suis profondément alarmé par la stigmatisation publique, la déshumanisation et les menaces contre les Mandingues par le Président Jammeh», a déclaré le Conseiller spécial dans un communiqué de presse. «Les déclarations publiques de cette nature par un chef de file national sont irresponsables et extrêmement dangereuses. Elles peuvent contribuer à diviser les populations, à nourrir la suspicion et à inciter à la violence contre les communautés en raison uniquement de leur identité.»
M. Dieng a rappelé que les discours de haine peuvent être un élément déclencheur d’atrocités. «Nous avons vu, au Rwanda, en Bosnie, et plus récemment au Moyen-Orient, comment l’incitation à la violence a conduit à des massacres fondés sur l’identité», a-t-il souligné. Il a rappelé au Président Jammeh que tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence est interdit par le droit international des droits de l’Homme ainsi que dans la législation nationale. Les États ont la responsabilité première de protéger leurs populations. «Je demande instamment au Président de la Gambie d’assumer cette responsabilité et de veiller à ce que les droits de toutes les populations de la Gambie soient respectés, indépendamment de l’appartenance ethnique ou de leur affiliation politique», a dit le Conseiller spécial
Source:lequotidien.sn