Les ministres saoudien et américains de l’Energie ont discuté lundi en Arabie saoudite de l’état du marché pétrolier, après la décision de l’Opep d’abaisser sa production pour enrayer la chute des cours au risque d’irriter Washington.
Le ministre saoudien de l’Energie Khaled al-Faleh a indiqué sur Twitter avoir évoqué avec le secrétaire américain à l’Energie Rick Perry “l’état du marché pétrolier” et la coopération énergétique bilatérale à Dahran dans l’est du royaume.
M. Perry a de son côté affirmé sur Twitter avoir souligné la nécessité de “marchés ouverts, libres et équitables avec les Saoudiens”.
Vendredi à Vienne, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix autres pays alliés, dont la Russie, ont décidé de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour pour les six prochains mois, afin d’enrayer la chute des prix.
Ils ont ainsi défié le président américain Donald Trump qui avait exigé du cartel pétrolier qu’il maintienne sa production à un niveau élevé.
Le royaume saoudien, troisième producteur mondial et premier exportateur mondial, est affaibli par les répercussions diplomatiques du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné début octobre par des agents saoudiens dans le consulat de son pays à Istanbul.
M. Trump, qui a soutenu Ryad en dépit du scandale, a toutefois intensifié la pression pour une production plus importante de brut.
Mais M. Faleh a clamé à Vienne que son pays “n’avait besoin de la permission de personne pour limiter” sa production. Washington “n’est pas en mesure de nous dire quoi faire”, a-t-il affirmé.
La semaine dernière, les Etats-Unis -qui ne font pas partie de l’Opep- sont devenus un exportateur net de brut et de produits pétroliers pour la première fois depuis des décennies, grâce notamment à l’exploitation grandissante du pétrole de schiste. M. Trump prône régulièrement “la domination énergétique”.
La visite de M. Perry est intervenue alors que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a dévoilé un mégaprojet énergétique du géant pétrolier national Aramco dans la région de Dahran, sous le nom de King Salman Energy Park.
Un investissement initial de 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) est attendu pour ce parc énergétique, selon Aramco.