Plus de 90% de « oui », mais une participation faible, à environ 35% : le référendum sur la question du nom du pays et sur son intégration à l’Otan et à l’Union européenne laisse comme un parfum d’inachevé. Pourtant les défenseurs comme les opposants du référendum revendiquent une forme de victoire.
Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Le Premier ministre social-démocrate Zoran Zaev a demandé à l’opposition de respecter la volonté des Macédoniens. Pour lui, le fait que 9 suffrages exprimés sur 10 soient en faveur du « oui » est suffisant pour entériner le changement de nom. Ainsi, selon Zaev, les électeurs ont montré leur souhait que le pays s’appelle « Macédoine du Nord » et intègre les institutions euro-atlantiques.
Pour l’opposition au contraire, le référendum est un échec. En effet, selon la loi macédonienne, une telle consultation n’est valable que si 50% au moins des suffrages sont exprimés et force est de constater que le compte n’y est pas. Les partisans du « non » ont d’ailleurs défilé dimanche soir pour fêter leur victoire.
Quoi qu’il en soit, le référendum n’avait qu’une valeur consultative et c’est seulement après un éventuel vote favorable des deux tiers du Parlement que le changement de nom serait entériné.
Zoran Zaev menace de convoquer des élections anticipées si l’opposition, qui est faible, ne vote pas pour le changement. Les semaines à venir s’annoncent difficiles sur la scène politique macédonienne.