RDC: les deux experts de l’Onu disparus au Kasaï retrouvés morts

Le gouvernement de Kinshasa a annoncé mardi la mort de deux experts de l’ONU, un Américain et une Suédoise, portés disparus avec quatre accompagnateurs depuis le 12 mars dans la province du Kasaï central (centre de la République démocratique du Congo), une région touchée par une rébellion depuis septembre 2016, ont indiqué des médias congolais et internationaux. « Leurs corps ont été retrouvés hier dans un trou. Ils étaient à trois. Il y avait également un de nos compatriotes. Les trois autres n’ont pas été retrouvés. Il s’agit bien d’experts de l’ONU », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, au site d’informations Actualité.cd.

« Dans cette région, on n’avait pas identifié d’autres disparitions similaires. Le commissaire provincial de la police s’est rendu sur place pour s’imprégner de la situation. Ils ont été retrouvés vers le pont (sur la rivière) Moyo, là où ils ont été vus pour la dernière fois », a ajouté M. Mende, qui est également ministre de la Communication et des Médias.

A d’autres médias, il a déclaré qu’il s’agissait de « deux corps à la peau blanche et (d’)un corps à la peau noire ».

Michael Sharp, un citoyen américain, et Zaida Catalan, une ressortissante suédoise, auraient été tués après une embuscade tendue par des présumés miliciens de Kamwina Nsapu dans la région de Tshimbulu. Quatre Congolais qui les accompagnaient étaient également portés disparus.
Les experts, qui enquêtaient sur des violations présumées des droits de l’homme dans la région, avaient été kidnappés et conduits dans la forêt par des éléments inconnus ainsi que quatre accompagnateurs congolais: trois chauffeurs de taxi-moto et un interprète.
La rébellion Kamwina Nsapu porte le nom d’un chef coutumier local entré en conflit avec le pouvoir central et tué par les forces de l’ordre en août dernier. Elle a été accusée par l’ONU de recruter des enfants et d’avoir commis de nombreuses atrocités. En face, les forces de l’ordre se voient régulièrement reprocher par les Nations unies de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.
Parties de Kananga, capitale du Kasaï-central en septembre 2016, les violences entre les forces de l’ordre et les miliciens ont progressivement gagné les provinces voisines du Kasaï-oriental, du Kasaï et de Lomami et fait plus de 400 morts.

Depuis le début de la rébellion, les violences ont fait au moins 400 morts et des milliers de déplacés au Kasaï. Parmi les dernières victimes en date figurent 39 policiers tombés vendredi dernier dans une embuscade et « enterrés par leurs bourreaux dans une fosse commune (sur le) lieu du massacre », selon le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu de la Police nationale congolaise (PNC).

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