Le ministre congolais de la Justice, visé en Belgique par une plainte pour crime contre l’humanité, avait déclaré à plusieurs reprises se tenir à la disposition des autorités belges dans ce dossier. Il a été auditionné pendant quatre heures mardi 4 septembre par la justice.
« (Alexis Thambwe Mwamba) a sollicité d’être entendu le plus rapidement possible par les autorités belges », affirme un communiqué de son avocat belge Me Laurent Kennes. « Il a enfin obtenu ce droit ce matin-même et a été entendu de 9 h à 13 h. Il a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées et a proposé son entière collaboration. » Cette audition, annoncée dans Jeune Afrique n° 3007, s’inscrit dans le cadre de l’enquête menée suite à une plainte pour crime contre l’humanité visant le ministre congolais.
Le juge d’instruction Michel Claise s’intéresse notamment à son rôle dans le crash d’un avion, survenu à la suite d’un tir de missile le 10 octobre 1998. L’avion transportait plusieurs dizaines de civils à son bord. L’attaque avait été revendiquée par Alexis Thambwe Mwamba, qui était alors le porte-parole de la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).
« L’affirmation est mensongère »
D’après le communiqué de l’avocat, le ministre s’est défendu de tout rôle dans le crash de l’avion. « Il était responsable des relations extérieures et a été informé après le crash de celui-ci », affirme le texte. « Il n’a posé aucun acte en lien avec cet événement dramatique. »
Autre élément contesté par la défense : l’achat d’un appartement en liquide par Alexis Thambwe Mwamba – les enquêteurs s’intéressent également au patrimoine du ministre, qui possède une résidence dans la banlieue chic de Bruxelles. « L’affirmation est mensongère et cela est aujourd’hui prouvée. Les avocats ont à peine entendu Monsieur Thambwe à ce propos, ayant déjà constaté que l’accusation était totalement inexacte sur la base des premiers devoir réalisés à ce propos », indique l’avocat.
Contacté par Jeune Afrique, l’avocat des parties civiles, Me Alexis Deswaef, a pour sa part indiqué que « l’enquête progresse bien sur le volet financier ». Concernant le crash de l’avion, il a également fait part de son intention de demander l’audition de « personnages clefs », comme Stavros Papaioannou qui était à l’époque le directeur de la compagnie d’aviation Hewa Bora.