A Kinshasa, c’est ce mercredi 10 octobre que la Cour de cassation commence à statuer sur l’affaire dite des mercenaires. Ce procès oppose le ministère public à l’opposant Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur de l’ex-Katanga est accusé d’avoir engagé des mercenaires pour des actions de déstabilisation contre le pouvoir du président Kabila.
L’affaire remonte à mai 2016. A l’époque l’ex-gouverneur et déjà candidat déclaré à la présidentielle avait été inculpé pour « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat ». Accusé par le gouvernement congolais d’avoir recruté des mercenaires étrangers, notamment américains, Moïse Katumbi s’est toujours défendu en disant qu’il avait embauché un consultant en sécurité pour renforcer sa protection après avoir reçu des menaces. C’est l’autre accusé dans cette affaire, un américain du nom de Darryl Lewis.
Le procès devait s’ouvrir en juin dernier mais il a été immédiatement reporté pour des raisons de procédures. La convocation n’avait pas été envoyée à Moïse Katumbi à son adresse en exil.
Les accusés absents du procès
Cette fois, la convocation est bien arrivée à destination mais les accusés eux ne sont toujours pas dans le box. Les avocats de Moïse Katumbi affirment en effet que l’opposant n’a pas pu se rendre au Congo faute de passeport. Depuis un peu moins d’un an, les autorités congolaises exigent l’usage d’un passeport biométrique. L’ex-gouverneur dit en avoir bien sollicité un il y a quatre mois déjà, mais n’avoir rien reçu depuis.
Le co-accusé Darryl Lewis, lui, affirme sur les réseaux sociaux que l’ambassade du Congo à Washington lui a refusé son visa pour la deuxième fois au motif que seule la Cour de cassation peut le solliciter pour lui.
Audience suspendue
Dernier rebondissement en date, le juge a affirmé ce mercredi 10 octobre que la loi ne permet pas aux avocats de représenter les accusés en leur absence. L’audience a donc été d’être suspendue.
Les faits pour lesquels Moïse Katumbi et Lewis Darryl sont poursuivis sont punissables de 5 à 20 ans de prison a rappelé le juge. La loi ne permet donc pas aux avocats de les représenter, a-t-il ajouté. Les avocats de l’opposant ont dit vouloir écrire à la Cour de cassation pour qu’elle facilite l’arrivée au pays des deux accusés.
RFI