Prendre un rendez-vous chez un ophtalmologiste peut s’avérer très difficile. La Cour des comptes se prononce ainsi pour l’élargissement des compétences des orthoptistes et des opticiens pour réduire les délais de prise en charge. Les professionnels devraient par exemple être autorisés à rédiger la première prescription de lunettes, expliquent les Sages dans un rapport remis jeudi 4 octobre.
Car selon une récente enquête de l’Ifop, « il fallait attendre en moyenne 87 jours en 2017 pour obtenir un rendez-vous », soit 10 de plus qu’en 2013. Des chiffres qui varient selon les régions : 47 jours en moyenne en Île-de-France, 168 jours dans le Finistère.
De moins en moins d’ophtalmologues
La Cour des comptes estime que ces difficultés vont s’accentuer car les effectifs d’ophtalmologues vont diminuer jusqu’en 2030. Les orthoptistes et les opticiens-lunetiers verront à l’inverse leur nombre augmenter.
Actuellement, les opticiens sont habilités à renouveler et à adapter les ordonnances des verres correcteurs et de lentilles de contact pendant un certain temps, en fonction de l’âge du patient. Mais avec un bac + 5 contre l’actuel BTS à bac + 2, ces professionnels pourraient « prescrire des équipements d’optique en première intention », estiment les Sages.
Des mesures pour corriger le système
Les orthoptistes peuvent eux réaliser des bilans visuels, des actes de dépistage et des examens préparatoires à une consultation, mais toujours avec un médecin prescripteur. Ajouter deux années de plus à leur cursus leur permettrait d’« effectuer des bilans visuels et des consultations simples de premier recours dans leur propre cabinet », selon la Cour des comptes.
Ces mesures viseraient à corriger un système de santé qui « concourt à la rareté de l’offre de soins et s’accompagne de rentes de situation ». L’ophtalmologie est la quatrième spécialité médicale la plus rémunératrice derrière la radiologie, l’anesthésie-réanimation et la chirurgie.
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