PSG-Amiens: Le duo Neymar et Ganso, si loin, si proche

Les retrouvailles seront pour plus tard. Absent samedi au Parc des Princes, Neymar ne croisera pas son ami  Ganso avec qui il a explosé au plus haut niveau. Sous le maillot du club brésilien de Santos, les deux gamins, âgés à l’époque de 22 (Ganso) et 19 ans (Neymar) se baladent et mènent leur club formateur à la victoire en Copa Libertadores 2011 (équivalent sud-américain de la Ligue des champions).

« Ils ont régné sur l’Amérique latine à cette époque. Personne ne pouvait les arrêter. C’était un binôme qui se trouvait les yeux fermés. Pourtant, ils étaient très différents en termes de style de jeu. Neymar est un joueur Fifa, typique du XXIe siècle souvent dans le dribble et l’exploit individuel. Alors que Ganso est plutôt un joueur des années 1970. Il est lent, très statique et n’a qu’un seul poste : celui de numéro 10 à l’ancienne. Il privilégiera toujours la passe au but », raconte Bertrand Blais, journaliste français installé au Brésil depuis treize ans.

Quand Neymar explose, Ganso peine

Très complices au point d’avoir débuté ensemble sous le maillot de la sélection brésilienne (le 10 août 2010 en amical contre les USA), Neymar et Ganso ont eu depuis des trajectoires de carrière totalement opposées.

Quand la star brésilienne est rapidement partie (2013) pour s’imposer en Europe sous le maillot du Barça avant de devenir le joueur le plus cher de l’histoire en partant au PSG, l’oie (traduction littérale de Ganso surnommé ainsi pour son long cou) a traîné plus longtemps avant de faire ses valises pour le Vieux Continent.

Parti d’abord à Sao Paulo, il a finalement rejoint Séville en 2016. « Il avait toujours été annoncé en Europe avant, mais ça ne s’était jamais concrétisé. C’est sans doute dû à son profil jugé trop anachronique. Quand il est finalement arrivé à Séville, il avait déjà 27 ans », se souvient Simon Balacheff, spécialiste du Brésil pour le site Lucarne Opposée

En Espagne, entre problèmes physiques, irrégularités et choix tactiques, Ganso joue peu et finit par tomber dans l’oubli jusqu’à l’été dernier. C’est à ce moment-là qu’Amiens fait jouer ses réseaux sud-américains pour se faire prêter le joueur. « On est un club familial où il va pouvoir, sans pression médiatique, revenir à son meilleur niveau », explique Bernard Joannin, le président d’Amiens.

Amiens, le choix inattendu

Si le dirigeant se frotte les mains, au Brésil, ce choix n’a pas beaucoup fait parler. « Les Brésiliens ont perdu sa trace à Séville. Aujourd’hui, peu de monde sait qu’il est à Amiens car déjà personne ne connaît l’existence de ce club. Mais il aura toujours une cote au Brésil parce qu’il a réussi dans le championnat », assure Bertrand Blais.

Quand Neymar affole déjà les compteurs à Paris avec huit buts inscrits et quatre passes décisives depuis le début de saison, Ganso n’a pas encore fait parler de lui en Ligue 1. Cinq matchs dont seulement deux comme titulaire et aucun but ni passe décisive. « Il est encore en période d’acclimatation. Il va monter en puissance progressivement », espère Joannin.

Un vœu que Ganso aimerait exaucer dès samedi au Parc des Princes pour se rappeler au bon souvenir de son ami d’enfance et mesurer le chemin parcouru. L’un a pris la route de la gloire, l’autre a ralenti sur le trajet.

20 minutes.fr

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