Pour limiter le risque de lymphome, les autorités sanitaires demandent aux chirurgiens de privilégier les prothèses mammaires à enveloppe lisse. Un comité d’experts se réunira en février 2019 pour prendre d’autres mesures.
Depuis 2011, 53 cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC) ont été identifiés chez des femmes porteuses d’implants mammaires. Les dernières expertises ont montré un risque supérieur avec les modèles texturés, en particulier Biocell de la marque Allergan. Des investigations sont en cours, au niveau européen, pour mieux cerner ce risque.
En attendant, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) recommande aux chirurgiens de privilégier les implants mammaires à enveloppe lisse.
Les 7 et 8 février prochains, l’Ansm réunira un comité d’experts chargé de rendre un rapport sur ce sujet. Ce comité auditionnera des professionnels de santé, mais aussi des patientes. Les auditions seront retransmises en direct sur sa chaîne Youtube le 7 février.
De son côté, le Directoire professionnel des plasticiens, représentant les chirurgiens plasticiens et esthétiques, a tenu à rassurer les patientes, dans un communiqué du 21 novembre 2018 : « Si le sujet est préoccupant, il faut toutefois garder le sens de la mesure et ne pas inquiéter inutilement la population. La fréquence du LAGC est si faible que le risque est encore très difficile à quantifier », estime-t-il.
A toutes les femmes porteuses d’implants mammaires, ce directoire recommande une surveillance annuelle chez leur chirurgien, leur gynécologue ou leur médecin traitant, avec un examen clinique et une échographie ou une IRM au moindre doute.
En cas de symptômes alarmants : épanchement abondant, augmentation du volume du sein, douleur, inflammation…, une consultation médicale s’impose.
A ce stade, les représentants des chirurgiens estiment qu’il n’est pas nécessaire de retirer les prothèses à surface texturée de type Biocell, à titre préventif. Une surveillance attentive suffit.
Enfin, l’Ansm rappelle que les chirurgiens sont tenus d’informer les patientes du modèle de prothèse mammaire qu’ils utilisent et des risques qui y sont liés.
Santé Magazine