Il s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture du septième forum organisé par l’APRAPAM, en partenariat avec le réseau des journalistes pour une pêche responsable et durable en Afrique de l’Ouest (REJOPRAO) et le conseil national de l’interprofessionnel de la pêche artisanale (CONIPAS).
La rencontre qui a enregistré la participation de délégués en provenance d’organisations de la société civile de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Mauritanie et du Sénégal est axée sur le thème : « La production de farine de poisson : enjeux pour les communautés côtières ouest-africaines ».
« Le poisson représente beaucoup en terme de création d’emplois, de sécurité alimentaire et de stabilité sociale » a souligné Gaoussou Guèye qui fait remarquer que les petits pélagiques constituent « le filet de sécurité alimentaire » des populations locales.
C’est pourquoi le président de l’APRAPAM a relevé que « si rien n’est fait par rapport à ces usines, des emplois risquent d’être perdus au niveau de la pêche artisanale sénégalaise qui fournit environ 600 000 emplois directs et indirects ».
« Cette problématique est encore beaucoup plus douloureuse, parce qu’on ne sait pas comment ces usines ont été installées et par qui ? », a-t-il regretté, rappelant l’engagement du président de la République, Macky Sall, lors de la première conférence internationale sur la transparence dans le secteur de la pêche, tenue en février 2015 à Nouakchott, en Mauritanie.
Au sortir de cette conférence, le Sénégal devait mettre en place « un groupe multiparties » en fin 2016, avec un accent particulier sur la gestion et les règles de gouvernance et de transparence de ces ressources qui constituent « plus que de l’or et du pétrole pour notre pays », a rappelé Gaoussou Guèye.
M. Guèye qui est également président de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA) a appelé à ne « pas privilégier la farine de poisson pour nourrir du bétail et de la volaille, au détriment de la consommation humaine ».
« L’installation d’usines de production de farine au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine commence à être inquiétante », a-t-il fait remarquer.
D’après lui, « outre le fait qu’une usine de production de farine de poisson, souvent à capitaux étrangers, fournit peu d’emplois et contribue très peu au développement du pays, elle occasionne des nuisances environnementales et constitue un danger pour la santé publique, par les rejets nocifs dans l’air et dans le milieu ambiant ».