Deux semaines avant les élections générales en République démocratique du Congo (RDC) prévues pour le 23 décembre prochain, les violences s’invitent dans la campagne électorale. Partisans de l’opposition et du pouvoir se sont affrontés sur le terrain ce week-end.
Des incidents ont éclaté le 9 décembre à l’aéroport de Kindu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), entre partisans des candidats Martin Fayulu et Ramazani Shadary, à deux semaines des élections prévues le 23 décembre prochain.
L’avion transportant le candidat Martin Fayulu est rentré se poser à Kisangani, plus au nord, alors que ses partisans se sont réfugiés dans les locaux de la Monusco, la mission de l’ONU dans le pays.
« La police et des jeunes drogués se réclamant du PPRD [Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, au pouvoir], sont entrés dans les installations de l’aéroport, a déclaré, blessé au bras, Koloso Sumaïli, de la coalition de Martin Fayulu, Lamuka. Ils ont cassé des chaises, ils ont lancé une bouteille qui a blessé mon garde du corps à la tête ».
Appel à des « élections apaisées »
Le camp de Martin Fayulu accuse le gouverneur intérimaire de la province du Maniema d’avoir commandité cette opération au motif que « le Maniema demeure le fief de Ramazani Shadary [le candidat du pouvoir]. L’opposition n’y a pas droit de cité ».
La veille, une caravane motorisée des partisans d’Emmanuel Ramazani Shadary a essuyé des jets de pierres à Tshikapa. L’UDPS [Union pour la démocratie et le progrès social, le mouvement de Félix Tshisekedi] a été pointée du doigt par Sylvain Kabongo, le chargé de communication du FCC [Front commun pour le Congo, dont Emmanuel Ramazani est le candidat] dans la province du Kasaï.
D’autres incidents entre partisans du pouvoir et de l’UDPS avaient été précédemment signalés à Mbujimayi, dans le Kasaï-Oriental. Un candidat député de l’UDPS avait même été séquestré 48 heures durant avant d’être abandonné dans un ravin.
A Lubumbashi, dans le sud, l’opposition soupçonne des manoeuvres derrière l’insécurité grandissante observée sur place depuis le début du processus électoral.
L’opposant Moïse Katumbi condamne, lui, toutes ces violences et plaide pour « des élections apaisées comme cela doit se faire dans toute vraie démocratie ».
RFI