Le n°5 mondial Alexander Zverev estime que la plupart des meilleurs joueurs du circuit ne disputeront pas la prochaine Coupe Davis, nouvelle formule, si la phase finale a lieu au mois de novembre.
C’était l’un des arguments en faveur du changement : quelque chose ne fonctionnait plus avec la Coupe Davis, dans sa version traditionnelle, qui n’arrivait plus à attirer régulièrement les meilleurs joueurs du circuit ATP. Mais quelle menace plane désormais sur la compétition, dont la nouvelle formule sera inaugurée en 2019 ? On vous le donne en mille ! Que les stars de la planète tennis, les Djokovic, Federer & Co… continuent de la bouder, et préfèrent partir en vacances. C’est en effet le scénario qui se profile si la phase finale, qui aura lieu à Madrid, est maintenue à la date prévue actuellement (*), fin novembre, à l’heure où les meilleurs joueurs sont déjà en bout de course, au Masters, quand ils n’ont pas déjà mis un terme à leur saison depuis longtemps.
Voilà ce qui ressort des propos d’Alexander Zverev, le n°5 mondial et pourtant le plus jeune membre du Top 10 (21 ans), amené à devenir un jour, peut-être, le meilleur joueur du monde. « Je ne jouerai pas la Coupe Davis en novembre, a ainsi assuré l’Allemand auprès du Times. En novembre (après le Masters, ndlr), je n’ai plus envie de jouer au tennis. Et tous les autres top joueurs vont dire la même chose. On a juste un mois et demi de coupure entre les deux saisons, en novembre-décembre. Organiser un tournoi à la fin du mois de novembre, c’est fou. A la fin de l’année, nous sommes tous fatigués. Avec les joueurs, on discute entre nous, on discute avec l’ATP pour trouver comment raccourcir les saisons, et non pas les rallonger. » A cette date, c’est un non définitif pour Zverev. « Et je vous garantis que je ne serai pas le seul« , assure « Sascha ».
Fin novembre, c’est pourtant la date actuelle de la finale de la Coupe Davis. Mais elle ne concerne que deux pays, et reste donc un événement exceptionnel, que les joueurs ne disputent qu’une ou deux fois, rarement plus, dans leur carrière. Avec le nouveau format, les organisateurs aimeraient que les meilleurs joueurs, chaque année, prolongent le plaisir pendant une semaine lors du 11e mois de la saison. Avec potentiellement 10 matches à jouer (5 en simple, 5 en double) en 7 jours.
Impossible pour les joueurs de prendre un tel engagement. Toujours selon le Times,les organisateurs voulaient initialement attribuer les deux invitations pour la phase finale à la Serbie et la Suisse, en échange de garanties de la part de Novak Djokovic et Roger Federer (l’Espagne de Rafael Nadal est qualifiée d’office). Ces derniers ont refusé. Et les wild-cards, décernées par un panel de quatre personnes, dont Gérard Piqué, le patron de la société Kosmos à l’origine de la réforme, ont finalement été attribuées à l’Argentine et la Grande-Bretagne. En espérant attirer à Madrid Juan Martin del Potro et Andy Murray, plutôt que Leonardo Mayer et Dan Evans…
A Shanghai, Djokovic et Federer ont confirmé ce mercredi que leur participation à la Coupe Davis en 2019 était pour le moins incertaine. « Je ne sais pas encore si je vais la jouer, je dois en parler à mon équipe, mais la date de la Coupe Davis est très mauvaise pour les gros joueurs », a confié le Serbe, pourtant ami avec Piqué, mais qui a même indiqué qu’il donnerait la priorité à… la Coupe du monde (World Team Cup) que l’ATP doit remettre au goût du jour dès janvier 2020. Et Federer n’est pas chaud non plus pour la Coupe Davis: « J’en doute fortement. Et je ne pense pas que cette compétition ait été conçue pour moi, mais plutôt pour la jeune génération. » Comme Alexander Zverev ? C’est manqué, visiblement.
(*) Une phase finale au mois de septembre, après l’US Open, à la date où se disputaient jusqu’à cette année les demi-finales de la Coupe Davis, serait une alternative possible. Mais on prête à Kosmos l’envie de récupérer le créneau pour… une autre compétition, la Liberty Cup, cette épreuve au prize-money de 10 millions de dollars entièrement dédié au vainqueur.