Consommés lors d’un petit-déjeuner sur le pouce, une petite soif ou un en-cas rapide, les jus de fruit sont tendance. De nombreuses marques les proposent sous forme de smoothie, sans sucre ajouté, bio ou 100 % naturels… Et pourtant, les penser aussi sains et sucrés qu’un fruit est une erreur!
Les jus de fruits industriels tout d’abord. La plupart d’entre eux se présentent sans pulpe, avec moins de fibres et chargés de conservateurs. Les précieux nutriments et antioxydants trouvés dans la peau ou les pépins disparaissent. Mais même les «bons» jus ne le sont pas tant que cela: «Boire, plutôt que manger, consommer un aliment mou sans effort de mastication est une situation nutritionnelle qui s’est malheureusement généralisée. Historiquement, les produits étaient durs, avec notamment beaucoup de racines. Ne pas mastiquer suffisamment induit des signaux de satiété qui ne sont pas du tout les mêmes»,explique le Dr Laurent Chevallier, médecin nutritionniste au CHRU de Montpellier.
Mâcher, mastiquer et broyer en bouche des aliments solides est la première étape de la digestion. Une phase essentielle pour optimiser les sécrétions digestives, broyer les fibres en les rendant digestibles. C’est aussi un moment clé qui vise à «renseigner les pupilles gustatives, puis le cerveau, sur le fait qu’un produit sucré est entré en bouche», explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Le risque de boire un jus de fruit, ou tout autre aliment liquide, est de dépasser la dose de sucre et «d’ingérer un apport calorique non négligeable qui n’a pas été intégré dans la ration alimentaire puisque le cerveau n’en a pas eu conscience». Boire un jus de fruit accélère la destruction mécanique et entame la prédigestion du produit.
Autre problème, le risque de stockage du fructose – le sucre contenu dans les fruits – au niveau du foie. «Schématiquement, la boisson apporte une dose massive de fructose qui n’est pas absorbé progressivement et métabolisé dans la cellule hépatique comme cela l’est pour le fruit. Résultat, ce fructose va se stocker en gras dans le foie et favoriser la stéatose hépatique», précise le Dr Chevallier. D’autant plus que la concentration en sucre des jus industriels est extrêmement forte. Il faut compter en moyenne 10 g de sucre pour 100 ml, soit l’équivalent de 4 morceaux de sucre pour un verre, autant qu’une canette de soda.
Par ailleurs, mieux vaut ne pas consommer de jus en dehors d’un repas. «L’effet du jus de fruit est moins dangereux en mangeant et en absorbant des fibres en même temps», insiste le Pr Altman. Si l’on tient à un jus, on peut presser soi-même son orange ou, à défaut, utiliser un jus de fruit industriel, mais le diluer fortement dans de l’eau. «L’idéal est d’utiliser un tiers de jus de fruit et deux tiers d’eau», conseille le Dr Chevallier.
Le meilleur choix santé? Garder les fruits au quotidien et réserver les jus aux occasions spéciales, lors d’apéritifs ou aux grandes soifs!
SOURCE:MSN