Une récente étude menée par des chercheurs taïwanais révèle un lien entre un taux élevé de particules fines dans l’air et un risque accru de cancer de la bouche, une maladie de plus en plus répandue dans le monde.
Les facteurs de risque avérés du cancer de la cavité buccale, ou cancer de la bouche, sont le tabac, l’alcool, le papillomavirus ou encore la mastication de chique de bétel, une noix très prisée dans certains pays d’Asie. Mais des chercheurs taïwanais suggèrent que la pollution élevée de l’air pourrait désormais faire partie de cette liste à travers une étude publiée le 9 octobre 2018 dans le Journal of Investigative Medicine.
Pollution élevée : un risque de cancer de la bouche accru de 43%
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont penchés sur les données nationales taïwanaises sur le cancer, la santé, les assurances et la qualité de l’air. Ils se sont également appuyés sur les niveaux moyens de polluants atmosphériques (qui incluent notamment le dioxyde de soufre et d’azote, le monoxyde de carbone et d’azote et l’ozone) enregistrés par 66 stations de surveillance de la qualité de l’air pour l’année 2009. Entre 2012 et 2013, les dossiers médicaux de 482 659 hommes âgés de plus de 40 ans ont été examinés pour recueillir des informations les concernant (fumeurs ou pas, mastication régulière de chique de bétel ou non).
Au final, sur cette période, 1617 cas de cancer de la bouche ont été recensés parmi cette population. Si le tabac et la chique de bétel ont été associés, sans surprise, à un risque augmenté de cancer de la bouche, les chercheurs ont également observé cette corrélation avec des niveaux élevés de PM2,5, un type de particules fines dont certains composants sont connus pour être cancérigènes. Des niveaux élevés de PM2,5 (supérieurs à 40,37 µg/m3) étaient en effet liés à un risque accru de cancer de la bouche de 43% par rapport à des niveaux plus bas (inférieurs à 26,74 µg/m3).
Si les chercheurs indiquent que le lien de cause à effet ne peut, pour l’instant, pas être complètement avéré notamment car le mécanisme d’une telle corrélation reste inconnu, ils affirment que « cette étude, basée sur un large échantillon, est la première à associer cancer buccal et PM2,5. Ces résultats s’ajoutent aux preuves de plus en plus nombreuses des effets néfastes du PM2,5 sur la santé. »
Cancer de la bouche : plus de 12 000 nouveaux cas chaque année en France
En France, on estime à plus de 12 000 le nombre de nouveaux cas de cancers de la lèvre, du pharynx et de la bouche chaque année. Le cancer de la cavité buccale trouve son origine dans les cellules de la bouche. Il se propage le plus souvent dans les ganglions lymphatiques du cou. Si la Société canadienne du cancer explique que « le symptôme le plus fréquent du cancer de la cavité buccale est un ulcère ou une lésion dans la bouche ou sur la lèvre qui ne guérit pas », il est également important de faire attention à d’autres signes, tels que des plaques blanches ou rouges sur les lèvres ou dans la bouche, un saignement dans la bouche, une difficulté à avaler ou encore une perte de poids.
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