Le communiqué ne dit pas s’il s’agit d’arrêter les rassemblements nocturnes de policiers. Sans attendre leur rencontre avec le président de la République, plusieurs syndicats de policiers appellent ce vendredi à des « rassemblements silencieux devant les palais de justice » tous les mardis de 13 heures à 13h30 pour réclamer notamment la révision des règles de la légitime défense. L’intersyndicale regroupe notamment Alliance (premier syndicat de gardiens de la paix), Synergie Officiers, l’Unsa, des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) ou encore la CFE-CGC.
Les rassemblements devant les palais de justice visent ainsi, selon elle, à demander la « révision du cadre juridique d’emploi des armes », la « mise en place de peines plancher pour les agresseurs de membres des forces de l’ordre et services de secours », créées sous la droite et abrogées sous François Hollande. L’intersyndicale réclame également « l’alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l’autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles ».
Les organisations disent « préférer consacrer (leur) énergie à lever les obstacles qui entravent l’action de nos collègues ». Elles refusent de se joindre à la « marche de la colère policière et citoyenne » à laquelle le syndicat Unité-Police SGP-FO appelle le 26 octobre prochain, une « indécente opération de récupération », dénoncent-elles, sans préciser s’il s’agit d’une récupération syndicale ou politique.
Depuis lundi, chaque soir, à Paris, Bordeaux, Toulouse, Lyon, ou dans des villes de banlieue, les policiers manifestent par centaines pour dénoncer les violences dont ils ont l’objet, et demander plus de moyens. D’aucuns, dont le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, y ont vu un mouvement rapidement instrumentalisé par le Front national. « La mobilisation n’a pas été lancée par le FN mais il est sûr qu’il essaie de le récupérer », confie anonymement un policier au Parisien – Aujourd’hui en France ce vendredi.
En adressant un message aux forces de l’ordre sur ses réseaux sociaux, mercredi à midi, Marine Le Pen a marqué des points : en 36 heures, la vidéo de six minutes a été regardé près de 800 000 fois sur Facebook. Et Twitter ne calcule pas le nombre de « vues ».
De quoi achever de convaincre les nombreux policiers, déçus de Nicolas Sarkozy, qui ont basculé vers le parti à la flamme. 56% d’entre eux se disent prêts à voter pour Marine Le Pen dans sept mois.
Source:leparisien.fr