Pauvreté des producteurs de cacao: «Fairtrade» augmente sa rémunération

Comment assurer un revenu décent aux producteurs de cacao ? Les cours sont beaucoup plus faibles qu’il y a trois ans alors la pauvreté persiste, même chez ceux qui ont été certifiés Fairtrade-Max Havelaar. C’est pourquoi le label équitable relève son prix minimum et sa prime de 20%.

Fairtrade-Max Havelaar tire les leçons d’un constat accablant, la conclusion d’un audit que le label équitable a le mérite d’avoir lui-même commandé : 58% des producteurs de cacao Fairtrade vivent actuellement sous le seuil de pauvreté extrême, avec moins d’1dollar 90 par jour.

440 dollars de plus que le cours mondial actuel

La chute des cours mondiaux est passée par là. La prime de 200 euros la tonne versée en supplément par Fairtrade n’est plus suffisante pour garantir aux producteurs un revenu décent. Le label équitable en tire les leçons : il relève le montant de cette prime de 20%, tout comme il relève de 20% son prix plancher. Au total pour la prochaine campagne, en octobre 2019, les producteurs Fairtrade recevront 2 640 dollars pour une tonne de cacao, 440 dollars de plus que le cours mondial actuel (2 200 dollars la tonne).

Un tiers des fèves certifiées non valorisées

C’est une bonne nouvelle… pour ceux qui en bénéficieront. Etre labellisé équitable – Fairtrade, au niveau de la plantation ou de la coopérative, ne garantit pas d’être payé au prix de l’équitable sur la totalité de sa récolte. Le problème est le même pour les autres labels, UTZ et Rainforest, qui sont d’ailleurs moins généreux : 100 dollars de prime par rapport au prix mondial quel qu’il soit. Seuls les deux tiers des fèves certifiées par tous ces labels sont valorisés comme tels (67% l’an dernier). Même si la demande en cacao certifié durable ou équitable a beaucoup progressé, 31% de la consommation, contre 2% il y a dix ans, l’industrie ne peut pas absorber toute l’offre labellisée, qui a progressé encore plus vite et qui n’a pas toujours la qualité nécessaire, quand elle n’usurpe pas la certification du planteur voisin, comme cela s’est produit en Côte d’Ivoire.

Labels pas suffisants

« Les labels ont leur mérite, résume l’expert Laurent Pipitone, ex-économiste de l’Organisation internationale du cacao. Mais ils ne peuvent pas régler à eux seuls le problème de la pauvreté des producteurs de cacao ». Pas plus que les initiatives volontaires de l’industrie du chocolat, telles que les prêts pour les achats d’engrais et d’équipement. « Les Etats producteurs de cacao, Côte d’Ivoire et Ghana en tête doivent aussi, insiste cet expert, veiller à éviter les situations d’excédents de cacao, sans abandonner l’idée d’améliorer sur le long terme le rendement à l’hectare des producteurs ». Et l’équation est difficile.

RFI

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