Le Pakistan et la Russie vont mener pour la première fois des manœuvres militaires conjointes, a indiqué l’armée pakistanaise vendredi, en plein regain de tensions indo-pakistanaises.
Cet exercice, prévu de longue date et qui doit démarrer dimanche, est vu comme un rapprochement sur le plan de la défense entre les deux pays qui ont signé en 2014 un pacte de coopération militaire.
Les troupes russes sont arrivées après d’intenses manœuvres militaires de l’armée de l’air pakistanaise ces derniers jours, qui a notamment fait atterrir des avions de combat sur l’autoroute entre Islamabad et Lahore.
« Un contingent de l’armée de terre russe est arrivé au Pakistan pour le premier exercice conjoint russo-pakistanais du 24 septembre au 10 octobre 2016 », a indiqué sur Twitter le porte-parole de l’armée pakistanaise, Asim Bajwa, sans ajouter d’autres détails.
Pour l’analyste militaire pakistanais Hasan Askari, ces manœuvres « témoignent du désir de Moscou d’étendre ses options en Asie du Sud », un résultat « naturel » selon lui du rapprochement entre l’Inde et les États-Unis.
Jeudi, l’armée de l’air pakistanaise a entamé un exercice nommé Highmark, et fermé des portions des autoroutes menant hors de la capitale pour y faire atterrir « plusieurs » avions de guerre, pour la première fois depuis six ans, a indiqué une source au sein des forces de sécurité à l’AFP.
Un peu plus tôt, l’armée pakistanaise avait fermé l’espace aérien au-dessus de la région septentrionale du Gilgit-Baltistan, voisine du Cachemire.
Ces manœuvres interviennent dans un contexte d’escalade entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires, au sujet d’une attaque contre une base indienne au Cachemire, région contestée secouée par un regain de violence depuis deux mois. Delhi accuse Islamabad d’avoir soutenu en sous-main les auteurs de cette attaque.
L’exercice militaire aérien, destiné à améliorer « la réactivité opérationnelle », durera encore plusieurs semaines, selon cette source.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a assuré jeudi à Islamabad qu’il s’agissait de manœuvres de routine.
Dix-huit soldats avaient été tués lors de l’attaque dimanche d’une base militaire indienne au Cachemire, le pire attentat depuis plus d’une décennie à avoir frappé cette région himalayenne divisée, accentuant les hostilités entre les deux puissances nucléaires voisines.
Source:lorientlejour